• Si l’invraisemblable arrive, c'est donc que l'invraisemblable est vraisemblable"
     Aristote

    Le phénomène des NDE (Near Death Experience), en Français EMI (Expériences de Mort Imminente) fut découvert en France grâce à l'ouvrage de Raymond Moody "la vie après la vie" paru en 1977 [1].
     Cet ouvrage décrivait pour la première fois des témoignages de personnes ayant subit un état de mort clinique. Les témoins racontaient alors une expérience consciente mémorisée durant cette phase.
     L'apparition relativement récente de ce phénomène associé au grand nombre de témoignages collectés fut sans doute lié aux progrès des techniques de réanimation, elles permirent en effet depuis une cinquantaine d'années de sauver de nombreuses personnes en état de mort clinique.
     L'analyse des témoignages mit en évidence une grande similitude dans leur contenu, ce dernier étant par ailleurs indépendant de la culture des témoins.

    Pour des raisons évidentes, c'est le monde médical qui fut dès le début en première ligne pour rapporter ces informations. Par conséquent, depuis plus de 40 ans, ce sont des médecins et spécialistes de la santé qui étudient ce phénomène.
     En 2007, le Dr Jean Pierre Jourdan publie un ouvrage [2] résumant 20 ans de recherches dans le domaine.
     Il propose une interprétation rationnelle et originale en terme d'espace-temps du contenu de ces expériences qui pourrait bien révolutionner l'idée que l'on se fait de l'univers.
     Cette avancée majeure sera traitée dans l'article suivant. Ce post propose au préalable de faire une synthèse des données déjà collectées dont l'analyse comme on va le voir nous renseigne sur le problème fondamental de la localisation de la conscience.

    A. UNE MINE D'INFORMATIONS COHÉRENTES

    Au préalable, il est nécessaire d'examiner le concept de "conscience" qui n'est pas ontologiquement clairement défini par la science.
     En effet, plusieurs termes existent qui tournent autour de ce dernier en incluant parfois des aspects irrationnels (Ex : croyances religieuses).

    Conscience - Esprit - Âme

    Conscience
     Même s'il n'y a pas consensus sur la définition du terme "conscience", chacun en fait en permanence l'expérience concrète !
     D'après Wikipedia, la conscience est la faculté mentale d'appréhender de façon subjective les phénomènes extérieurs ou intérieurs et plus généralement sa propre existence.

    Esprit
     L'esprit est un concept proche de la conscience, cependant même si sa signification reste assez floue, cette dernière garde un sens métaphysique car elle laisse entendre une dualité entre la matière et la conscience : c'est l'approche dualiste.
     Cette dualité n'est pas encore admise en tant qu'hypothèse par la biologie car elle considère la conscience comme une propriété émergente de la matière (l'homme neuronal).
     Cette science n'admet donc à priori qu'une seule hypothèse appelée le monisme.

    Ame
     La notion d'âme quand à elle possède une connotation religieuse, ce qui interdit son emploi pour parler rationnellement de notre sujet.
     Cependant, si on laïcisait ce terme, il comblerait le vide conceptuel laissé par la science sur l'hypothèse dualiste, en considérant qu'il n'y a aucune raison pour que cette dernière ne puisse être prise en compte et le cas échéant démontrée.

    Définition proposée
     Puisqu'il n'y a pas consensus sur ces notions, nous allons conserver le terme "conscience" et choisir une définition proposée par JP Jourdan [2] qui présente l'avantage d'être ouverte et non restrictive :
     la conscience est ce qui permet de vivre et de mémoriser n'importe quel vécu.

    Le contenu des témoignages NDE/EMI
     Depuis les années 70, le corps médical a collecté des milliers de témoignages avérés qui racontent une expérience dont le scénario est toujours similaire.

    Ce dernier est constituée de 2 phases distinctes :
     . Phase EHC : Expérience Hors du Corps localisée dans notre environnement familier
     . Phase dite "transcendante" localisée "ailleurs"

    Les 2 phases peuvent être reliées par ce qui est décrit par les témoins comme une chute dans un tunnel.
     Chaque témoignage peut cependant être partiel et ne comprendre qu'une ou plusieurs parties de l'ensemble.

    Les conditions d'apparition d'une expérience de NDE sont de plusieurs natures :
     - état de mort clinique (premiers témoignages)
     - coma
     - anesthésie
     - autres (overdose, ...)

    Le terme NDE (ou EMI) est donc impropre, mais c'est celui-ci qui a été utilisé historiquement pour nommer ces phénomènes.

    L'expérience de NDE n'est bien entendu pas systématiquement relatée lors du passage dans l'un des états précédents, l'ordre de grandeur de la proportion de NDE mémorisées est de 15 à 20%.

    La phase EHC
     Dans cette phase, le témoin se retrouve soudain au voisinage de son corps physique, en général situé à une position qui semble être à la verticale de ce dernier comme "collé au plafond".
     La particularité de ce qui est perçu vient du fait que la vision est "sphérique", le témoin voit "partout en même temps".
     Il perçoit également les dialogues de la scène mais d'une manière qu'il qualifie lui même de "télépathique" et donc pas par captation des ondes sonores.
     Le témoin peut se "déplacer" en "traversant" les obstacles (murs, portes...).
     L'impression globale en terme de perception est de vivre une réalité bien plus réelle que celle que nous connaissons.
     L'un des témoins illustre cette différence avec le monde familier par une analogie entre une image VHS (320x200, 256 couleurs) et une image 3D visualisée sur un écran géant en mode Full HD (1920x1080 sur 32 bits) !
     Le témoin n'est que spectateur des événements, il ne peut (sauf exception) communiquer avec les êtres humains du voisinage même s'il capte parfaitement ce qui se dit, en informatique on appellerait cela mode "lecture seule" (Read Only).

    Un point clé de ces témoignages est que le témoin effectue une acquisition d'informations objectives qui peuvent être ultérieurement vérifiées.

    La phase transcendante
     Le passage entre les 2 phases s'il est mémorisé est décrit comme une chute dans un tunnel sombre à la sortie duquel est présente une lumière non éblouissante de très forte intensité.
     Arrivé à cette lumière, les témoins décrivent un contact avec une ou plusieurs présences dont certaines sont reconnues comme étant des personnes décédées. La lumière proprement dite semble être une entité particulière qui propose un choix au témoin : soit il retourne dans son corps pour "terminer sa mission sur terre", soit il poursuit sa route mais sans retour possible.
     On note donc l'existence d'un point limite ou de non retour.

    Dans cette phase, le témoin a la possibilité de communiquer interactivement avec les entités rencontrées, il y a échange d'informations.
     Un dialogue peut donc s'instaurer entre le témoin et les personnes décédées qui sont en général des ascendants familiaux du témoin ou des personnes qui lui furent proches.

    L'apparence de ces personnes (si ce terme reste adapté) est assez différentes selon les cas.
     Elle peut être de type humaine avec un buste assez net et le reste du corps caché par une sorte de brouillard, ou alors cette apparence peut être lumineuse sans forme distincte bien que le témoin "sache" parfaitement de qui il s'agit.

    Un fait fondamental est que le témoin a la possibilité de revoir l'ensemble de son existence avec la possibilité de "zoomer" sur telle ou telle période de cette dernière.

    Cette rétrospective contribue grandement à aider le témoin à effectuer le choix qui lui est proposé.
     Bien entendu, 100% des témoins ont fait le choix du retour !

    Acquisition d'informations
     L'un des points clés de la phase 1 (et dans une moindre mesure de la phase 2) est la vérification à postériori des informations fournies par le témoin.
     Ce dernier n'était pas en mesure de les obtenir par voie sensorielle durant l'expérience car :
     - le corps du témoin est immobile
     - ce dernier est en phase d'arrêt total des fonctions cérébrales

    Conséquences sur la vie des témoins
     Pour être complet, il faut évoquer les conséquences de ces expériences sur la mentalité des témoins.
     En effet, ces derniers changent en général leur système de valeurs au profit d'un humanisme qui devient prépondérant.

    L'un des nombreux cas étudiés est particulièrement significatif, il s'agit de celui de Pam Reynolds en 1991.

    Le cas de Pamela Reynolds
     Ce cas a été étudié par le cardiologue Michael Sabom à l'origine sceptique sur ces phénomènes et qui a changé d'avis après analyse de nombreux témoignages.
     Pam Reynolds a subit l'ablation d'un anévrisme géant à l'hôpital de Phoenix en 1991.
     Sur une intervention d'une durée totale de six heures, le traitement de l'anévrisme lui même a duré 1/2 heure.
     Durant cette période, pas une goutte de sang ne doit circuler dans le cerveau. La solution : placer ce dernier en hypothermie à 15.8°C puis le vider de son sang !
     Durant l'intervention, tout fut enregistré :
     - EEG (Electro-Encéphalogramme)
     - activité du tronc cérébral
     - dialogues des intervenants

    Après son réveil, Pam Reynolds raconte une expérience EMI.
     Elle décrit avec précision ce qui s'est passé durant l'intervention : dialogues, description des outils utilisés, etc...
     L'horodatage du contenu de son témoignage fut comparé aux enregistrements réalisés lors de l'intervention.
     Cette comparaison a démontré que ce témoignage était parfaitement synchronisé avec la phase où l'activité cérébrale était totalement stoppée : EEG nulle, pression sanguine dans le cerveau nulle.

    La vidéo de Pam Reynolds ici.

    En synthèse

    Les recoupements
     Les témoignages de NDE comportent 2 phases dont l'une est parfaitement vérifiable par recoupements, elle se déroule en effet au voisinage du corps inanimé du témoin.
     La phase 2 est bien entendu non vérifiable sauf dans certains cas particuliers où des informations inconnues du témoin furent transmises puis vérifiées à postériori.
     A noter que si la véracité de la phase 1 peut être prouvée, pourquoi la phase 2 serait elle alors pure création de l'esprit ?

    Les invariants
     Les points suivants sont récurrents dans l'ensemble des témoignages :
     - mémorisation de l'expérience au réveil du témoin
     - souvenir de l'expérience beaucoup plus fort et rémanent que ceux de la vie courante
     - acquisition d'information
     - vision à 360° ou sphérique, et plus généralement perception beaucoup plus riche et globale que par les 5 sens
     - le temps ne semble pas s'écouler
     - déplacement sans impression de mouvement
     - passage à travers les objets solides (portes, murs...)
     - perception des sentiments et des pensées des personnes présentes
     - passage par un tunnel
     - rencontre avec une entité lumineuse "consciente" et transcendante
     - rencontre avec des personnes décédées avec certains cas d'acquisition d'informations inconnues du témoin
     - compréhension et connaissance instantanée de "tout"
     - notion de point de non retour et choix de revenir ou de poursuivre
     - revue de vie avec possibilité de "zoomer" sur des moments particuliers

    B. ANALYSE DES DONNÉES

    Avant d'aborder les principales hypothèses permettant d'interpréter ces témoignages, il est important d'évoquer le phénomène psychologique de dissonance cognitive.

    La dissonance cognitive
     La dissonance cognitive est un concept de psychologie élaboré par Leon Festinger en 1956.
     Chacun (y compris les scientifiques !) est guidé par un ensemble de croyances liées à sa culture et à son éducation.
     Dès lors où un élément nouveau incompatible avec ces croyances apparait au niveau cognitif, alors l'individu éprouve un état de tension désagréable : c'est la dissonance cognitive.
     Pour supprimer cet état, l'individu a alors 2 choix :
     - soit lutter contre l'élément nouveau en le rejetant ou en l'ignorant
     - soit modifier son système de croyances en intégrant cet élément

    Le phénomène des EMI est justement un élément nouveau dans notre culture, aussi bien pour la frange des gens qui croient à une religion quelconque que pour celle des athées qui ne croient en rien.
     Et come l'a très justement dit Henri Poincaré :
     "Douter de tout ou tout croire, ce sont deux solutions également commodes, qui l'une et l'autre nous dispensent de réfléchir."

    Le cycle de l'information
     Nous baignons dans un environnement constitué d'un foisonnement d'ondes électromagnétiques variées (lumière, radio...), de matière (molécules diverses), de gaz (air) et de liquides : la perception de ces éléments peut être considéré comme une acquisition d'information externe.
     Si toutes ces informations étaient reçues "brutes de fonderie", nous percevrions tout un fatras inexploitable avec plein de choses qui se déplacent dans tous les sens.

    C'est pourquoi, le monde extérieur est d'abord détecté par des capteurs : les 5 sens de l'être humain puis interprété et stocké par le cerveau.
     La détection par les sens est limitée aux informations jugées utiles pour la survie des bipèdes que nous sommes. Certaines d'entre elles sont donc non détectées (ex : ondes radio, infrarouges...).

    La séquence de traitement de ces informations est la suivante :
     - capture des informations extérieures par les 5 sens
     - transfert de ces informations au cerveau à l'aide d'un réseau nerveux de transmission de données
     - traitement automatique et non conscient de ces informations par le cerveau. Ce dernier les formate en un ensemble cohérent dans le cadre de notre perception de l'espace temps 3D + T : notion de qualia
     - stockage de ces informations dans différents types de mémoire
     - transfert des qualia à la conscience

    Qualia
     Les qualia sont les informations extérieures mises en forme par le cerveau :
     - couleurs
     - formes
     - odeurs
     - sons
     - sensations tactiles (chaud, froid...)

    Ces qualia arrivent donc en permanence à la conscience, cette dernière peut également à loisir aller rechercher des informations stockées pour son propre usage.
     En effet, quelques rares personnes sont capables d'analyser par elles mêmes les informations stockées dans leur mémoire, l'activité correspondante s'appelle la "réflexion" !

    L'hypothèse moniste ou matérialiste
     L'hypothèse moniste part du principe que la conscience est une propriété émergente du réseau neuronique du cerveau.

    Ce modèle est aujourd'hui le seul à être envisagé par les biologistes et les neurologues.
     La conscience serait donc d'après eux localisée dans le cerveau et disparaitrait avec la mort de ce dernier.

    Les EMI, un coup dur porté au modèle matérialiste
     L'acquisition d'informations - cerveau stoppé - dont de multiples preuves continuent à être collectées à travers les expériences de NDE/EMI est incompatible avec le modèle moniste.

    En effet, un sujet dont la chaine de traitement de l'information incluant le cerveau est à l'arrêt continue cependant à collecter et à stocker des informations.

    Le modèle moniste ne s'applique plus, il doit donc être modifié pour prendre en compte ces données.

    L'hypothèse dualiste
     L'hypothèse dualiste est basée sur le fait que la conscience est extériorisée (ou extériorisable) par rapport au corps humain et en particulier par rapport au cerveau.

    Elle est la seule à pouvoir expliquer les expériences de NDE selon un mécanisme assez simple.
     Lors des expériences NDE, la conscience est libérée des limitations du corps et détecte le monde extérieur selon une perception globale (partout en même temps).
     Puisque ces informations sont mémorisées, il existe donc un second système de stockage lié à la conscience qui est extérieur à l'organisme physique.
     Le problème de la localisation exacte de la conscience est relativement secondaire à partir du moment où cette dernière devient indépendante du corps physique.

    Le processus global d'acquisition/mémorisation devient :
     -> début de la NDE : fonctions vitales stoppées [1]
     -> acquisition d'informations par la conscience externalisée [2]
     -> stockage externe (St2) de ces informations [3]

    -> fn de la NDE : réveil du sujet [4]
     -> transfert d'informations (St2 -> St1) de la conscience vers le cerveau [5]
     -> interprétation de ces informations par le cerveau [6]
     -> stockage (St1) des informations dans le cerveau [6]
     -> témoignage !...

    Point de jonction et mode de transmission
     On remarque dans ce schéma une nouvelle liaison de données entre l'ensemble conscience/stockage-externe et le cerveau matériel.
     Un nouvel axe de recherche apparait, il concerne le point de jonction de cet ensemble au système nerveux central avec le mode de transmission des informations associé.

    Immortalité de l'âme ?
     A ce niveau de l'analyse, une question se pose immédiatement.
     En effet, si l'on admet que la conscience poursuit son activité lorsque le corps est à l'arrêt, rien ne nous empêche de supposer qu'il en est de même lorsque ce dernier est en arrêt définitif, autrement dit après la mort physique.
     Cela expliquerait les récits issus de la phase 2 où les témoins évoquent une rencontre avec des personnes décédées.
     Ces dernières seraient donc en quelque sorte en expérience "DDE" ou Definite Death Experience !

    Espace de modélisation
     Des informations objectives étant collectées en dehors du système sensoriel classique, une autre question concerne l'espace de modélisation au sens Jorion dans lequel situer ces expériences.

    Rappelons les 3 espaces de modélisation présentés dans un autre article :
     (1) Être donné : le monde réel dans son intégralité
     (2) Monde sensible : le monde perçu à travers les 5 sens
     (3) Réalité objective : le monde des modèles scientifiques

    Les expériences de NDE peuvent sans aucun doute être situées dans le cadre du "Monde sensible" (2). En effet, même si elles n'ont pas été collectées directement à travers les 5 sens, le transfert d'informations de la mémoire externe le cerveau les a transformées en sensations interprétées par ce dernier.

    C. CONCLUSION
     Le phénomène des NDE fait partie des sujets dérangeants.
     En effet, les données expérimentales issues des témoignages collectés ne sont pas compatibles avec la vision matérialiste dominante.
     Elles font entrer ceux qui ont des certitudes sur ce sujet en dissonance cognitive, la majorité de ces derniers font le choix de les ignorer par une attitude de déni.
     Cependant, la vérité a la peau dure, les témoignages et les preuves continuent de s'accumuler.
     L'autre choix pour résoudre cette dissonance consiste à changer de paradigme et à considérer que l'on a ici des preuves irréfutables de la capacité d'extériorisation de la conscience de notre organisme matériel.
     Il ne s'agit que d'une question de temps pour que ce nouveau modèle soit admis majoritairement.
     Un parallèle peut être fait avec le passage du modèle géocentrique au modèle héliocentrique qui a mis environ 200 ans à s'imposer, après tout la recherche scientifique sur les NDE est récente, elle n'a qu'une quarantaine d'années !

    En attendant, ceux qui ont dores et déjà opté pour un changement de paradigme avancent et poursuivent les recherches avec succès comme va le montrer l'article suivant.

    Références
     [1] "La vie après la vie" Raymond Moody
     [2] "Deadline, dernière limite" Jean Pierre Jourdan
     [3] "L'Expérience de Mort Imminente" Actes du colloques de Martigues en 2006
     [4] "Near-death experience in survivors of cardiac arrest: a prospective study in the Netherlands" Dr Pirn van Lommel - The lancet
     [5] IANDS France
     Après 40 ans de recherches, l'hypothèse d'une conscience externalisée qui mémorise des informations s'est avérée la plus robuste pour expliquer les données collectées.

    Ce point étant acquis, il justifie la poursuite des recherches à partir de la moisson d'informations contenue dans les témoignages.
     On va s'intéresser ici à l'aspect "espace temps" de ces expériences en proposant une interprétation dimensionnelle de l'univers perçu lors des NDE, cette approche est basée sur les travaux de Jean Pierre Jourdan [1][2] et Rudy Rucker [3].
     Comme on va le voir, ces premières découvertes sont en train de dévoiler un pan entièrement nouveau de la réalité.

    Une NDE typique présente un scénario récurrent qui peut être totalement ou partiellement mémorisé.
     Ce dernier est constitué de 2 phases distinctes :
     1) Phase EHC = Expérience Hors du Corps, au voisinage de ce dernier
     2) Phase dite transcendante (*) car située dans un espace non déterminé

    (*) Le terme transcendant est impropre car il signifie que l'explication correspondante n'est pas accessible à la science. Cette affirmation n'est pas démontrée et il n'y a aucune raison de penser qu'un premier modèle explicatif ne sera pas proposé prochainement.

    A. LA SOURCE : LES TÉMOIGNAGES

    Nous avons vu précédemment que les témoignages renferment un certain nombre d'invariants. Leur contenu présente une mine d'informations dont l'interprétation réclame une analyse rationnelle.

    Extraits de témoignages typiques [1]
     (a) "...ce qu'il y a de drôle, c'est qu'on a une vision très élargie des choses. C'était comme si je me trouvais en plusieurs lieux en même temps...donc dans le même temps je me trouvais aussi chez ma grand mère à 800 mètres de là qui disait : Ah, il a du se passer quelque chose, les pompiers sont là..."
     A.L. (p. 419)
     (b) "...J'étais au plafond et j'avais une vision à 360° de manière sphérique...j'avais aussi des points d'observations différents...Quand je voyais les meubles de la pièce où je me trouvais, j'étais à la fois en haut, de coté, de profil, de face. C'était très net"
     X.S. (p.418)
     (c) "...j'étais surpris de voir à 360°, je voyais devant, derrière, dessus, dessous, de près et aussi par transparence. J'ai vu le tube de rouge à lèvre dans la poche de l'infirmière...j'ai vu une plaque sous le rebord de la table d'opération sous le drap marquée "Manufacture de St Étienne"..."
     J.M. (p. 420)
     (d) "Quand je suis sortie de mon corps, je voyais à travers tous les objets"
     C.C.(p. 465)
     (e) "... Il n'y avait pas d'obstruction à rien...c'était comme d'être un œil géant dans lequel tout ce qui "est" est contenu à l'extérieur..."
     M.Q. (p. 482)
     (f) "...je pouvais tout voir en même temps, l'envers et l'endroit et par transparence...."
     J-M.M. (p. 482)
     (g) "...Quand je dis 'en l'air', c'était pas une vue à 2 ou 3 mètres. J'étais beaucoup plus haut. C'était une vue globale, panoramique mais de très haut, comme si j'avais pu voir à travers le béton et en même temps ce n'est pas la même chose...j'avais une autre capacité de vision comme si j'étais à la fois très loin et très proche car je pouvais voir des détails très précis. J'ai vu ce corps et au début je n'ai pas réalisé que c'était le mien."
     P.B. (p. 492)
     (h) "Déplacement très lent, en biais jusqu'au plafond...Mais le plafond m'a semblé extrêmement haut, il me semblait qu'au fur et à mesure que je montais vers cet endroit que le plafond s'élevait en même temps que moi"
     C.F. (p. 494)
     (i) "...j'ai quand même vu tout l'accident, je suis sorti de la voiture et je me voyais de dessus, donc le toit de la voiture était transparent"
     P.F. (p. 465)
     (j) "Je voyais à travers les objets oui...je passais à travers les murs"
     A.C. (p. 465)

    Premières remarques
     Des invariants apparaissent à travers ces témoignages :
     . la vision est sphérique (b)(c)(e)(f)
     (le terme "à 360°" est utilisé faute de mieux, en langage mathématique on parlerait d'une vision suivant un angle solide d'une valeur de 4Pi Stéradians.)
     . La vision est en même temps non localisée, c'est à dire que le point de vue semble être "partout à la fois" (a)(b)(c)(e)
     . possibilité de se déplacer ou de zoomer instantanément vers un point particulier (g)
     . déplacement comme si le témoin s'éloignait de tous les points de la scène en même temps (h)
     . la vision permet de voir l'intérieur des objets solides par transparence (f)(g)(i)(j)
     . impression de passer au travers des objets solides (j)
     . la vision est décrite à plusieurs échelles : dans une pièce, dans une zone de plusieurs pièces et jusqu'à une distance de 800 mètres (a)(g)

    Avant d'aborder le modèle proposé par JP Jourdan et afin de faciliter la compréhension de la suite nous allons faire une petite récréation.

    Vous allez donc faire la connaissance de Dédé !

    B. DÉDÉ ET L'ESPACE EUCLIDIEN

    Dédé est un être plat vivant à Flatland dans un espace Euclidien [8] à 2 dimensions (2D), d'où son nom.

    Dédé va au concert de Hard Rock
     Ce soir, après une dure journée de travail, Dédé décide d'aller voir un concert de Hard Rock, en effet le groupe "Deep Durple" se produit en ville.
     Arrivé à l'entrée du concert, Dédé constate que l'affluence est importante.

    Il faut savoir au sujet de l'univers de Flatland que les êtres 2D qui y vivent ont un problème au niveau des concerts de Hard Rock, en effet, les seconds rangs (et les suivants aussi d'ailleurs) ne voient quasiment rien de la scène, ce qui est normal car comme ils sont complètement plats, ils ne peuvent pas voir au dessus.
     Ils sont d'ailleurs très mécontents à l'encontre de leur Dieu Abbott à cause de cela. Mais c'est une autre histoire !

    Dédé est donc assez contrarié de constater que les premiers rangs sont occupés, il décide alors de jouer des coudes afin de profiter au maximum du spectacle.
     Il fonce, mais les spectateurs devant ne l'entendent pas ainsi, il y a une bousculade assez virile et Dédé prend un mauvais coup sur le crâne, il tombe dans les (tranches de) pommes et fait un arrêt cardiaque.
     Le SAMU vient rapidement à son secours et lui prodigue les premiers soins, il revient à lui après une dizaine de minutes de mort clinique...
     Dédé se retrouve alors à l'hôpital où les membres du groupe Deep Durple sont venus lui rendre visite car ces derniers ont été touchés par l'incident survenu à un de leurs fan.

    Dédé raconte alors une curieuse histoire...

    L'histoire de Dédé
     Lors de son état d'inconscience, Dédé a vu tout ce qui s'est passé en étant "partout en même temps" dans la scène. Un infirmier a même dit (a) "Vite, il faut le ranimer, on va le perdre !". De plus, Dédé a vu "par transparence" le logo du groupe à travers lequel il est même passé, il s'est alors rendu compte que ce dernier contient la lettre "P" à l'intérieur (b).
     Durant sa période d'inconscience, Dédé pouvait observer chaque détail de la scène et s'éloigner à loisir pour prendre du recul.

    La première information (a) est confirmée par le SAMU et la seconde (b) par le groupe qui est très étonné car elle était secrète et connue seulement des musiciens.
     Ces derniers avaient d'ailleurs envisagé pendant un temps de s'appeler "Deep Purple", mais ce nom ridicule n'avait aucune chance d'être associé à un quelconque succès commercial !

    Que s'est il passé ?
     Lorsque Dédé arrive devant la salle de concert, il voit une scène ressemblant à ça :

    N'oublions pas que Dédé possède un cerveau qui ne connait que 2 dimensions, donc une scène se présente à lui comme la projection suivant un axe de ce qui est situé devant son regard.
     Son cerveau triangule les distances à partir de 2 images décalées qui se forment dans ses yeux. Ce dernier envoie alors une impression de relief à sa conscience, la lumière et les couleurs font le reste.

    Pour l'être humain, le mécanisme est identique, sauf qu'il y a une dimension en plus. Les images envoyées au cerveau sont une projection en 2 dimensions d'une scène en 3D.

    Pour nous, une vue de dessus de ce que perçoit Dédé serait plus parlante :

    Ensuite Dédé prend un coup sur la tête et fait un arrêt cardiaque :

    et comme on s'y attend il fait une NDE !
     (voir la Partie 1)

    En temps normal, Dédé évolue dans un espace à 2 dimensions (x,y).
     Lors de sa NDE, sa conscience se détache alors de son corps et de déplace suivant une dimension spatiale supplémentaire à son univers. Cette dimension (z) est perpendiculaire aux 2 autres.

    Il perçoit alors la scène sous une forme qu'il n'a jamais appréhendée :

    Retour de Dédé dans son corps
     Le cerveau de Dédé est conçu pour gérer 2 dimensions, ce dernier va donc interpréter comme il peut les informations mémorisées durant sa NDE.

    Pour le cas du logo du groupe, dans son monde, Dédé serait obligé d'en faire le tour pour se représenter sa forme extérieure. Son cerveau peut alors en construire une représentation dans le plan, mais l'intérieur lui reste caché et il ne peut pas le percevoir sauf si il crée une ouverture dans ce logo (à coup de marteau par exemple !).

    Lors de son retour les informations enregistrées durant sa NDE ont été transférées de la mémoire externe vers sa mémoire interne (voir la Partie 1) puis retraitées par son cerveau.
     C'est pour cela qu'il se souvient avoir été "partout en même temps" car il percevait toute la scène vu de dessus, et avoir vu l'intérieur du logo "par transparence" car c'est la meilleure approximation qu'a pu faire son cerveau.

    Pour être complet, il faut noter que la conscience de Dédé peut se déplacer dans 2 directions possibles par rapport au plan de son univers : vers le haut ou vers le bas.

    Si la conscience de Dédé se déplace vers le bas, alors elle percevra une image "miroir" de celle vue d'en haut [3]. Le cœur de Dédé sera à gauche, sa main droite également, etc...
     En terme mathématique, cette symétrie s'appelle "énantiomorphe".
     (Du grec ancien enantios « opposé », et morphé « forme ».)

    Revenons maintenant à notre univers, on pressent maintenant ce qu'a découvert Jean Pierre Jourdan : lors d'une NDE, notre conscience perçoit une 4ième dimension d'espace !

    C. LA DÉCOUVERTE

    L'hypothèse de JP Jourdan
     Enoncée sous une forme conceptuelle, voici l'hypothèse de Jean Pierre Jourdan [1][2][4]:
     "Lors d'une EMI, tout se passe comme si la conscience du témoin percevait notre monde habituel depuis une dimension d'espace supplémentaire"

    Il sera plus difficile cette fois de faire des petits dessins car comme Dédé dans son univers, notre cerveau est limité, il n'est équipé que pour interpréter des informations dans 3 dimensions d'espace.

    Etre partout à la fois
     En effet, puisqu'on visualise tout notre espace 3D depuis une dimension supplémentaire, le regard n'est plus centré en un point.

    Vision sphérique
     C'est une impression donnée par le cerveau, on regarde nos 3 dimensions "par dessus".

    Vision à travers les objets par transparence
     Voir en même temps l'intérieur et l'extérieur des objets est équivalent pour le cerveau à voir en transparence.

    Passage à travers les objets
     C'est une illusion, comme l'impression est d'être partout à la fois, fixer son attention de l'intérieur d'une pièce vers l'extérieur revient à avoir l'impression de passer à travers le mur.

    Vision à plusieurs échelles
     C'est un effet induit lorsque la conscience fixe son attention sur un détail puis sur un ensemble.

    Eloignement de tous les points en même temps
     Il s'agit cette fois d'un "déplacement physique" de la conscience dans la dimension supplémentaire, notre perception s'éloigne simultanément de tous les points de notre univers (analogie 2D/3D avec Dédé).

    Notre univers à 3 dimensions d'espace semble donc inclus dans un univers plus large à 4 dimensions d'espace ou hyperespace.
     Lors d'une NDE, notre conscience s'externalise et détecte cet hyperespace, on peut en quelque sorte parler d'hyperconscience.

    D. UN UNIVERS A 4 DIMENSIONS D'ESPACE : HYPERESPACE

    Dans notre espace familier, un point P est représenté suivant 3 coordonnées P(x,y,z) définies suivant 3 axes perpendiculaires :

    Sur la terre, ces 3 axes sont représentés par exemple par :
     - l'axe Nord/Sud (latitude)
     - l'axe Est/Ouest (longitude)
     - l'axe Bas/Haut (altitude)

    Si notre univers possède une dimension d'espace supplémentaire, alors un point possédera une coordonnée k supplémentaire : P(x,y,z,k).

    k représente une 4ième coordonnée suivant un nouvel axe perpendiculaire aux 3 premiers (on dit orthogonal).
     Il n'est pas possible de représenter 4 axes orthogonaux dans notre espace 3D, même si la manipulation mathématique de cet espace ne pose pas de problèmes.
     On va donc procéder par analogie en prenant en compte seulement 2 dimensions "habituelles" (x,y) pour visualiser la 4ième :

    L'univers que nous percevons est représenté sur le schéma suivant le plan bleuté qui montre les dimensions (x,y) qui pourraient être :
     - l'axe Nord/Sud (latitude)
     - l'axe Est/Ouest (longitude)

    L'axe des z n'est pas représenté mais il existe !

    Constatation importante
    Dès lors où l'on ajoute une dimension d'espace, alors un degré de liberté supplémentaire apparait.
     Un déplacement dans cette 4ième dimension peut avoir lieu suivant 2 directions possibles.
     Le mathématicien Britannique Charles H Hinton qui est l'un des pionniers des recherches sur la 4ième dimension a proposé de les nommer par 2 termes Grecs "ana" (vers le haut) et "kata" (vers le bas).

    On remarque que notre univers sépare cet hyperespace en 2 régions. L'une d'elle étant dans la direction kata, et l'autre dans la direction ana.

    De même que pour Flatland en 2 dimensions, notre espace 3D vu depuis la quatrième dimension présente une symétrie énantiomorphe selon la région (ana ou kata) à partir de laquelle il est observé.

    Pour ceux qui veulent commencer à "penser en 4D", voir l'exemple du "Tesseract" ou hypercube 4D.

    Résumé
     Notre univers à 3 dimensions d'espace est plongé dans un univers à 4 dimensions d'espace.

    Ci-dessus le célèbre Anselme Lanturlu plonge un plan en 2D dans un espace 3D ! [7]

    Notre univers global possède donc 4 dimensions dans lesquelles nous pouvons nous repérer à l'aide des axes suivants (*) :
     - l'axe Nord/Sud (latitude)
     - l'axe Est/Ouest (longitude)
     - l'axe Bas/Haut (altitude)
     - l'axe Ana/Kata (4ième dimension)

    (*) Ce n'est que l'un des repères possibles.

    Premières implications d'une 4ieme dimension d'espace
     Si une 4ième dimension d'espace existe, alors quelques questions se posent immédiatement :
     . Notre univers possède t'il ou non une épaisseur dans cette dimension ?
     . Qu'y a t'il dans les 2 régions de l'hyperespace ana et kata ?
     . La matière peut elle pénétrer dans la 4ième dimension ?
     . Si oui, comment faire ? (Notre hyperconscience externe semble déjà présenter cette capacité).

    E. CONCLUSION
     Rappelons brièvement que le modèle proposé par Paul Jorion [6] distingue 3 espaces de modélisation :
     . L'être donné (l'univers réel)
     . La réalité objective (espace construit par l'esprit humain)
     . Le monde sensible (informations primaires perçues par les 5 sens)

    Les NDE nous renseignent donc à travers le monde sensible sur une information nouvelle concernant l'être donné : il existe une 4ième dimension d'espace ! (*)
     De plus, la conscience externalisée peut y évoluer librement...

    Nous sommes donc très probablement à l'aube d'un changement majeur de paradigme.

    Pour y arriver, la communauté scientifique doit effectuer au préalable une prise de conscience afin d'orienter ses recherches dans cette direction.
     De plus, comme le dénonce Edgar Morin, l'un des principaux problèmes que rencontre la recherche est le cloisonnement entre les disciplines.
     Un cosmologiste n'échange pas avec un neurologue !

    Ici, il n'y a aucune barrière comme on le verra dans de futurs articles, les découvertes effectuées dans le cadre des NDE vont être réutilisées ailleurs car l'univers est UN !

    (*) Même si en toute rigueur, la valeur de vérité de cette proposition peut être discutée [6]

    Références
     [1] "Deadline, dernière limite" Jean Pierre Jourdan
     [2] "NDE and the 5th Dimensional Spatio-Temporal Perspective" Journal of Cosmology, 2011, Vol. 14
     http://journalofcosmology.com/Consciousness152.html
     [3] "La 4ième dimension" Rudy Rucker
     [4] "L'Expérience de Mort Imminente" Actes du colloques de Martigues en 2006
     [5] IANDS France
     http://www.iands-france.org/
     [6] "Comment la vérité et la réalité furent inventées " Paul Jorion
     [7] "Le Geometricon" Jean Pierre Petit (Télécharger ici)


     [8] NDE/EMI – Partie 1 : Etat des lieux

    Les articles précédents ont permis de mettre en évidence des avancées scientifiques majeures dans le domaine des NDE/EMI (*).

    En effet, à travers les témoignages collectés depuis environ 40 ans, un scénario récurrent (totalement ou partiellement mémorisable) constitué de 2 phases distinctes a été observé :
     1) Phase EHC = Expérience Hors du Corps, au voisinage de ce dernier
     2) Phase dite transcendante car située dans un espace non déterminé

    Sur l'ensemble des témoignages, ces 2 phases sont subdivisées en une liste finie d'invariants.

    Les études réalisées sur la phase EHC ont conduit à une première série de découvertes :
     . Acquisition d'informations
     Lors de la phase d'inconscience "physiologique", des informations extérieures hors de portée des sens du témoin sont rapportées par ce dernier à postériori. Ces faits constatés à répétition tendent à prouver que la conscience est capable de s'extérioriser par rapport au corps physique [1]
     . Perception d'une 4ième dimension d'espace
     La conscience externe semble percevoir notre environnement suivant 4 dimensions d'espace [2]

    La phase EHC semble donc assez bien comprise au moins à un premier niveau, la phase transcendante est par contre plus complexe à analyser car cette dernière ne peut se raccrocher à des repères connus.

    Cet article propose cependant d'aborder cette phase à partir des invariants suivants :
     - le temps tel qu'il est décrit dans les NDE
     - le passage à travers le fameux tunnel
     - la rencontre avec d'autres entités telles que des personnes décédées

    (*) NDE = Near Death Experience - EMI = Expériences de Mort Imminente

    A. LE TEMPS, PERCEPTION ET THEORIES ACTUELLES
     Le temps est une dimension qui est perçue d'une manière différente des 3 dimensions d'espace.
     Dans le cas de ces dernières, les objets peuvent se déplacer librement suivant 3 axes : on parle de 3 degrés de liberté.
     Pour le temps physique ou perçu par la conscience, le déplacement est "imposé" et toujours dans le même sens du passé vers le futur, on considère trivialement que le temps "s'écoule".
     Les physiciens (qui veulent toujours faire les malins !) parlent de la "flèche du temps".

    Le temps est donc une donnée primaire perçue par la conscience, cette donnée a commencée à être mesurée physiquement au 17e siècle suite aux travaux de Newton.
     Ces mesures ont montré que le temps subjectif perçu et le temps mesuré sont différents, le premier semble plus ou moins rapide par rapport au second.

    Pourquoi le temps s'écoule t'il ?
     Sans prendre en compte les effets relativistes, on peut supposer que sur Terre notre vitesse de déplacement dans le temps est constante.
     Par ailleurs l'une des hypothèses du principe cosmologique est que le temps s'écoule d'une manière isotrope dans tout l'Univers même s'il n'existe pas de temps absolu.

    Théorie de la relativité
     En 1887, la célèbre expérience de Michelson-Morley démontre l'invariabilité de la vitesse de la lumière.
     A partir de ce résultat, Einstein a mis en évidence une différence de perception du temps local entre 2 objets fonction de leur vitesse relative.
     La relativité restreinte était née.

    Le même Einstein a supposé dans sa théorie de la relativité générale que la matière, l'énergie, l'espace et le temps sont liés pour former ce qui est appelé l'espace-temps.
     Cette théorie a "géométrisé" entièrement l'univers. Il n'y a plus ni forces, ni gravitation.

    Au voisinage d'une masse :
     (1) Le temps s'écoule plus lentement que dans un secteur d'espace vide
     (2) L'espace-temps se courbe, cette courbure se traduit par une perception que l'on nomme "gravitation". On parle de puits gravitationnel.

    La relativité générale indique donc d'après (1) que la matière/énergie modifie l'écoulement du temps en le ralentissant. Néanmoins, si notre univers était vide de matière, nous ne savons pas si le temps existerait.
     Si tel était le cas, il pourrait s'écouler d'une manière isotrope et constante en chaque point de ce dernier (espace de Sitter).
     Sauf que personne (constitué de matière) ne serait là pour le percevoir ou le mesurer !

    Conceptuellement, la relativité générale dit qu'un objet quelconque suit des géodésiques [3] de l'espace-temps.
     Une géodésique est le chemin le plus court pour relier 2 points de l'espace... et du temps !

    La gravitation n'est donc qu'une illusion, d'après (2) une masse faible va avoir l'impression de tomber en direction d'une masse importante : la pomme "tombe" de l'arbre sur la tête de Newton !

    Pour une vulgarisation très accessible de la relativité générale, lire la BD "Le trou noir" de JP Petit [4].

    Méditez cependant sur le fait que cette théorie n'est qu'une "manière de voir les choses"...

    Puits temporel ou univers-bloc ?
     Pour se représenter le temps dans le cadre de notre univers, 2 visions sont possibles :
     . Puits temporel dynamique
     . Univers bloc

    Puits temporel
     La relativité générale n'explique pas pourquoi l'univers est entrainé dans le temps dans une direction imposée (flèche du temps). On pourrait supposer [6] que l'écoulement imposé du temps serait du à un facteur inconnu de type "puits temporel".
     Ce puits temporel influencerait tous les constituants de l'univers entrainant l'ensemble de ce dernier dans le temps !
     Le passé disparaitrait donc au fur et à mesure et le futur serait en perpétuelle création.
     Ce modèle est le plus intuitif.

    Univers bloc
     A l'inverse, Rudy Rucker [5] défend l'hypothèse d'un univers-bloc où ce serait la conscience qui se déplacerait à l'intérieur de ce dernier.
     La mathématique associée à la théorie de la relativité générale décrit un modèle assez proche de l'univers bloc. Cette dernière est basée sur une "variété riemannienne", terme barbare qui définit un espace-temps à 3 dimensions d'espace et 1 dimension de temps liées entres elles par les équations de champ.
     Ces questions seront à nouveau évoquées dans des articles à venir introduisant les concepts de la cosmologie.

    Dans les 2 cas, le mouvement apparent du temps (passé vers futur) semble bien réel pour notre conscience.

    Temps perçu et entropie
     Comme déjà évoqué précédemment, le temps mesuré par des instruments de mesure est à distinguer du temps subjectif perçu par l'être humain.
     Une manière originale de voir les choses pourrait être de considérer que nous ne percevons pas réellement le temps mais l'enrichissement en informations.
     En effet, lorsque l'on s'ennuie, le temps s'écoule lentement (l'augmentation d'informations est minime).
     Au contraire, lorsque nous vivons intensément (fort enrichissement en informations), le temps semble s'écouler plus vite.

    Traduit en termes de physiciens, cela revient à dire que lorsque notre entropie diminue, le temps subjectif s'écoule plus rapidement.
     L'entropie est un concept physique qui est lié à la notion de désordre, l'entropie augmente lorsque le désordre augmente, si ce dernier augmente alors l'information diminue.

    Le deuxième principe de la thermodynamique stipule que dans notre univers, l'entropie (désordre) augmente avec le temps.

    Un être humain qui par nature enrichit son information tout au long de sa vie peut ainsi être qualifié - à l'inverse de l'univers - de néguentropique...

    En synthèse, la définition exacte du temps reste floue, en terme de mathématiciens, on dit que le temps n'est pas axiomatiquement définissable.
     Il s'agit d'une dimension perçue par l'être humain dont le mouvement est imposé et dans un seul sens : la flêche du temps.
     La vitesse d'écoulement du temps peut être modifiée par certains paramètes comme la vitesse ou le voisinage de masses importantes.

    La perception du temps dans les NDE
     "il n'y a pas de passé, pas de présent, pas de futur, il y a un présent éternel"
     [6] P.M.
     "c'était l'éternel présent, il n'y a plus de temps"
     [6] C.N.
     "j'ai eu l'impression d'être hors du temps et pourtant, il y avait une certaine sorte de temps (c'était un autre temps)"
     [6] A.T.

    La revue de vie
     La revue de vie est l'un des principaux invariant des récits de NDE. Les témoins racontent qu'ils accèdent à l'ensemble de leur vie écoulée sans impression de temps, tous les détails de leur existence peuvent être visualisés ainsi que les conséquences de chacun de leurs actes.

    "Je contemplais ma propre vie, une forme oblongue, tridimensionnelle, de teinte rose orangée (toujours métallisée car comprenant sa propre luminosité).
     J'y voyais à l'intérieur par transparence."
     [6] J.Y.C.

    B. UN PREMIER NIVEAU DE MODÉLISATION
     La séquence type d'une NDE complète se déroule dans un certain ordre :
     Phase 1 : Expérience EHC
     Phase 2 : Passage par un tunnel
     Phase 3 : Revue de vie, rencontre avec des personnes décédées et une entité inconnue ("Etre de lumière")
     Phase 4 : Passage par le tunnel dans l'autre sens
     Phase 5 : Retour dans le corps et réveil du témoin

    Modélisation de la revue de vie
     Pour modéliser la revue de vie, au moins 2 hypothèses peuvent être envisagées :
     H1. L'univers est un bloc [5] qui conserve toutes ses informations d'une manière native. La conscience accède alors directement (en lecture) aux informations correspondant à sa propre existence.
     H2. Il existe quelque part (dans un autre univers ?) un système de stockage centralisé de toutes les informations de l'univers, en particulier de toutes les vies.

    Dans une logique de conservation de la séquentialité, si cette revue de vie est systématiquement vécue après le passage du tunnel, alors comme on va le voir plus loin l'hypothèse H2 s'en trouve renforcée.

    Diagramme de Minkowski
     La "revue de vie" décrite dans les NDE consiste à visualiser sa vie sous une forme globale depuis la seconde de sa naissance jusqu'au moment de la NDE.

    Pour représenter cette dernière, il est nécessaire d'ajouter 2 conditions :
     (1) La conscience n'est plus entrainée dans le "puits du temps", elle possède donc un nouveau degré de liberté. Le temps est spatialisé, autrement dit perçu comme une dimension d'espace.
     (2) Il existe une dimension supplémentaire orthogonale au temps comme le montre le Pseudo-diagramme de Minkowski ci dessous :

    L'axe T1 est celui du temps de notre univers ou une copie dans un autre univers
     L'axe T2 est une autre dimension orthogonale à T1

    Revue de vie et paradoxe temporel
     Lors d'une NDE, la conscience accède donc à l'ensemble de la vie du témoin. Cela ne pose pas de problèmes si les informations rapportées concernent la plage comprise entre le jour de la naissance du témoin et la date de la NDE.

    Si par contre, comme dans de rares témoignages, la conscience peut ramener des souvenirs du futur (postérieurs à la date de la NDE), alors nous obtenons des paradoxes.

    En effet, supposons que durant une NDE, je visualise le fait que je vais mourir écrasé par un bus dans 3 mois.
     Il suffit que 3 mois après, j'évite de traverser la route pour supprimer l’occurrence de cet événement.
     J'ai donc changé le futur -visualisé à priori- qui ne s'est donc pas réalisé.
     Je n'ai donc pas pu visualiser ce futur lors de ma revue de vie : d'où contradiction !

    Sans entrer plus avant dans le détail, la visualisation d'événements futurs abouti(rai)t à :
     . des paradoxes temporels
     . des théorie farfelues telles que celle des multi-univers avec séparations successives en 2 branches
     . des contradictions logiques en rapport avec la causalité
     . une perte apparente du libre-arbitre
     . etc...

    Un modèle pour la revue de vie
     On peut donc raisonnablement supposer qu'une loi de la nature limite la revue de vie à la plage comprise entre la naissance du témoin et la date de la NDE.
     Ou plus simplement, il n'y à peut être rien à voir dans la plage supérieure !

    C. COMBIEN EXISTE T'IL DE DIMENSIONS ?
     Arrivé à ce niveau de l'analyse des NDE, il est temps (sans jeu de mot) de faire le point sur le nombre de dimensions de l'univers.

    Données primaires
     On a déjà identifié d'une manière directe 4 dimensions d'espace + 1 dimension de temps
     Total : 5
     Si on ajoute une dimension de pseudo-temps (T2), on arrive à 6 dimensions !

    Que disent les théories scientifiques les plus récentes ?

    Physique quantique
     La physique quantique base son équation d'état dans le cadre d'un espace de Hilbert.
     Cet espace possède un nombre infini de dimensions !
     Le lien entre cet espace et le monde physique n'est pas évident, la dimension temps n'y est même pas définie.
     Les physiciens placent cette théorie dans le cadre d'une modélisation (réalité objective) [7] qui n'a qu'une valeur prédictive, elle n'a cependant peut être pas grand chose à voir avec la réalité (être donné) [7] comme le montre la controverse de Copenhague.

    Relativité générale
     Cette théorie a été présentée plus haut, elle est basée sur un modèle à 3 dimensions d'espace et 1 dimension de temps, soit 4 dimensions.
     C'est la théorie la plus économe !

    Toutefois, la physique quantique et la relativité générale sont 2 théories incompatibles.
     C'est pourquoi les physiciens sont à la recherche d'une théorie fédératrice dite théorie du tout (TOE : Theory Of Everything).

    Théorie des cordes
     La théorie des cordes correspond à la voie de recherche privilégiée depuis environ 40 ans pour tenter d'unifier la physique.
     Cependant, malgré toute l'énergie déployée, aucun succès prédictif n'a pu être démontré par l'expérience.
     Cette théorie est en fait un ensemble de théories possibles où l'on fait varier le nombre de dimensions (entre 10 et 26 !) et où l'on construit des entités mathématiques de plus en plus complexes.
     Cela fait dire à plusieurs physiciens de renom tels Lee Smolin ou Jean Pierre Petit que cette voie de recherche est une impasse, voire même une fumisterie !

    Que conclure sur cet aspect dimensions ?
     Il faut garder à l'esprit que toute théorie est à placer dans le cadre de la réalité objective du modèle Jorion [7], autrement dit une théorie reste à la base une construction intellectuelle.
     Ex : même si la physique quantique est basée sur un modèle à dimensions infinies, au niveau épistémologique, ce dernier ne doit être pris que comme une commodité de calcul.

    Le monde réel ou être donné n'a peut être aucun rapport avec l'une quelconque des théories actuelles.

    Donc pour le moment, considérons seulement comme certain et avéré le nombre de 5 dimensions (4D+1T).

    D. LE TUNNEL DES NDE : HYPOTHESE
     La nature du mystérieux tunnel décrit dans les NDE n'a jusqu'à présent jamais fait l'objet d'une hypothèse sérieuse.
     En voici donc une !

    Témoignages
     "c'était le tunnel de l'espace et du temps"
     [6] M. Z.
     "la sensation du tunnel est très physique...la réalité du temps était d'un autre ordre que le nôtre, et pourtant suivait la même logique. Comme si le déplacement spatial existait mais que le système matériel lui n'existait pas"
     M.L.K.
     "Un aspiration en spirale, une traversée du tunnel très rapide"
     K.E.

    Enoncé de l'hypothèse
     Le tunnel qui est un invariant des récits de NDE pourrait être un pont d'Einstein-Rosen qui relie notre univers (univers A) à un autre univers (univers B ).

    Pont d'Einstein-Rosen
     Un pont d'Einstein-Rosen également appelé "trou de ver" (*) est un concept théorique issu des calculs mathématiques de la relativité générale.
     En synthèse, un trou de ver est un concentré de déformation de l'espace-temps qui percerait la surface de ce dernier.
     Il permettrait théoriquement de sortir de notre univers (A), cette sortie pourrait atteindre :
     1. Un autre point de celui-ci, à condition que l'univers soit courbé ou plié : trou de ver intra-univers
     2. Un autre univers voisin (B ) : trou de ver extra-univers

    (*) terme introduit en 1956 par John Wheeler

    Trou de ver "intra-univers"

    L'hypothèse présentée ici est la seconde, l'univers destination (B ) serait celui où sont localisés les consciences décorporées : jolie périphrase pour ne pas nommer les défunts !

    Si dans 1 siècle, cette hypothèse est démontrée, j'espère que l'on se souviendra qu'elle fut sauf erreur proposée pour la première fois ici...

    Restriction à ce modèle
     Notons immédiatement que la possibilité de passage pour un objet matériel dans un trou de ver n'est pas examinée ici.
     Dans l'hypothèse proposée, c'est le passage de la conscience externe dans le trou de ver qui est supposé. La nature physique (énergie, autre ?) de cette dernière reste à déterminer, le fait qu'elle soit capable de traverser ce pont peut d'ailleurs donner une indication précieuse sur sa nature.

    E. UN MODÈLE THÉORIQUE GLOBAL POUR LA PHASE TRANSCENDANTE
     A l'issue de cette analyse, un premier modèle explicatif complet des expériences NDE peut être proposé :

    Phase 1
     Lors d'une NDE, le témoin effectue une première phase EHC (Expérience Hors du Corps).
     Sa conscience reste localisée au voisinage de son corps physique, donc dans notre univers (Univers A). Mais cette dernière perçoit 4 dimensions d'espace.
     Au passage, cette perception démontre que notre univers perçu en 3 dimensions d'espace est immergé dans un univers plus vaste à 4 dimensions d'espace [2].

    Phase 2
     Si le témoin relate un passage dans le tunnel, cela signifie que sa conscience pénètre dans un autre univers (B ) à travers un pont d'Einstein-Rosen.

    Phase 3
     Arrivé dans cet univers B, le témoin rapporte plusieurs choses :
     - RDV : revue de vie
     - lors de la RDV, visualisation de toutes les conséquences de ses actes
     - impression de connaissance totale, absolue
     - rencontre et dialogue avec des personnes décédées
     - rencontre et dialogue avec un "être de lumière"

    A l'issue de la RDV, le témoin rapporte avoir été soumis à un choix :
     Option 1 : poursuivre son chemin dans B sans retour possible en A
     Option 2 : retourner dans son corps resté dans l'univers A

    Bien entendu, 100% des témoins ont fait le choix 2 !

    Phases 4 et 5
     Nouveau passage dans le tunnel dans l'autre sens, retour dans le corps physique, puis réveil du témoin.

    A quoi peut ressembler l'univers B ?
     L'univers B serait donc celui où tout le monde se retrouve après son décès !

    Voici une première liste de caractéristiques de ce dernier dont on est à peu près certain :
     . L'univers B est adapté à l'existence des consciences décorporées
     . Ces dernières peuvent y entrer et en sortir
     . Il engramme (stocke) des informations issues de notre univers A qui est un univers à entropie croissante (*)
     . Ces informations sont acquises par des êtres intelligents néguentropiques (**)
     . Il contient au moins une entité cognitive de nature inconnue (être de lumière)

    (*) L'information diminue avec le temps
     (**) L'information augmente avec le temps

    Certaines caractéristiques peuvent être subodorées :
     . il posséderait une zone de stockage des informations réservée à chaque individu
     . une autre zone de stockage contiendrait toutes les informations collectées par les êtres conscients (conscience collective ?)
     . il posséderait un gigantesque système de traitement des informations capable d'extraire les liens de causalité entre ces dernières
     . les consciences décorporées accèdent à l'ensemble de ces informations

    Ce modèle explique en particulier :
     . Les souvenirs de type "connaissance totale"
     Les souvenirs décrits dans les témoignages comme une "connaissance totale" peuvent s'expliquer par l'accès à l'ensemble des connaissances stockées dans l'univers B.
     Il ne s'agirait cependant que des connaissances acquises par l'ensemble de l'humanité de la Terre depuis ses débuts et non pas d'une mystérieuse connaissance transcendante de source inconnue.

    . La perception des conséquences de ses actes lors de la RDV
     Le traitement des données stockées qui extrait toutes les interactions (au sens causal) explique la perception de ces dernières lors de la RDV, il s'agit donc bien des conséquences de chacun de ses actes.

    En résumé, l'univers B engrammerait toute l'information collectée par l'humanité - de passage - dans notre univers (A).
     Nous serions donc les yeux et les oreilles d'un gigantesque cerveau qui stockerait toute l'expérience acquise par chaque individu et qui serait capable d'extraire toutes les interactions correspondantes.

    Une question se pose concernant la relation d'éventuelles civilisations extra-terrestres avec l'univers B.
     On peut spéculer sur la fait que chacune d'entre elles pourrait posséder sa propre zone de stockage, sans pour autant pouvoir dire si ces zones communiquent entres elles.

    Voilà un bel axe de recherches, des questions précises pourraient être posées aux témoins de NDE afin de collecter de nouvelles informations sur cet univers.

    F. CONCLUSION
     Comme le rappelle très pertinemment Edgar Morin [8], Descartes a formulé au 17e siècle le paradigme fondateur de la pensée occidentale.
     Il a en effet disjoint le sujet pensant (ego cogitans) de la chose étendue (res extensa).
     La science s'est donc consacrée à l'étude aveugle de la nature, en particulier de la matière.
     Quand à la chose pensante, l'observateur, elle a été laissée sur le bord du chemin pour être récupérée par les religions/sectes et autres systèmes de pensées (et de pouvoir) basés sur des croyances arbitraires : autrement dit sur du vide !

    Cependant, la méthode scientifique à travers les phénomènes de NDE ramène le sujet pensant dans le champ de l'étude grâce aux premières percées scientifiques correspondantes.

    Après avoir déduit des données NDE la probabilité de l'existence d'un univers distinct du notre, nous avons donc basculé l'analyse dans le domaine de la cosmologie.
     Un pont vient donc d'être ouvert entre 2 disciplines.

    Cette démarche conduit à esquisser un premier modèle de multivers : un hyper-univers qui contiendrait plusieurs univers !

    Comme on le constate, le phénomène des NDE nous entraine dans un grand voyage qui est loin d'être terminé...

     


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    Pour ceux qui souffrent à cause de la perte d’un proche, ceux qui veulent retrouver la confiance dans l’idée qu’on pourra être réuni à nouveau avec nos chers disparus, pour ceux qui approchent de la mort, qui ont cette curiosité pour ce qui les attend. Je veux émettre cette pensée : je crois que nous sommes à la veille de percées étonnantes, qui vont faire évoluer l’essence même de l’être humain. Je crois que lorsque ce progrès sera réalisé nous allons être changés de façons qui sont actuellement inimaginables… Personnellement quand je regarde le monde tel qu’il est aujourd’hui,j’ai beaucoup d’inquiétude, concernant notamment l’état de l’environnement et tous les éléments de notre société qui sont devenus critiques. Mais je pense que l’espoir est réel et le message de ceux qui ont connu une EMI est essentiel. Ils sont revenus nous dire ce que nous devions faire tant que l’on est encore vivant sur cette Terre, apprendre à nous aimer les uns les autres, et que nous n’avons rien à craindre de la mort.RAYMOND MOODY

    Expériences aux Frontières de la Mort

     


    Ce nouvel Espace est exclusivement consacré à ce dont nos sociétés dites modernes entendent parler de plus en plus à savoir les Expériences vécues par un nombre croissant de personnes aux frontières de la mort et qui sont généralement connues sous les appellations NDE ( Near Death Experience ) ou EMI ( Expériences de Mort Imminente ) ou encore EFM ( Expériences aux Frontières de la Mort ). Certes parler de sujets comme celui lié à la Mort est tabou en Occident parce que nos sociétés axent leur orientation sur les seuls bienfaits matériels qui à eux seuls seraient garants d'un bonheur illimité. Pourtant ce sujet fait partie intégrante de ce pour quoi l'Humain est ce qu'il est et nous ne devrions pas contourner ces questions d'autant qu'elles sont véritablement au coeur même des grandes questions existençielles de celles que tout un chacun à un moment donné est conduit à se poser. Cet espace ne sera pas lieu de confinement. Bien au contraire il permettra d'accentuer ces questionnements légitimes et d'en esquisser des réponses...

    Expérienceurs vous avez vécu une telle expérience et vous avez à coeur de la partager avec vos semblables. Cet espace vous accueille et soyez comme Eliane ici-même rédacteur/rédactrice de votre témoignage !

    Contactez-nous : rosamysticapresse@yahoo.fr

    Pourquoi rosamystica ? Parce que nous sommes également le webmaster du site www.rosamystica.fr :)


    L' Expérience de Mort Imminente (EMI) ou en anglais Near Death Experience (NDE) est ce fameux tunnel que traversent certains malades en état de coma, sous anesthésie ou suite à un accident très grave. Observé depuis longtemps, ce fait clinique était malheureusement tabou jusqu'en 1977, lorsque le psychiatre américain Raymond Moody en parle dans son ouvrage "La vie après la vie". Le docteur Jean-Pierre Jourdan, directeur de la recherche de la plus grande association scientifique dans ce domaine, accumule, lui, depuis quinze ans, des milliers de témoignages. Nous relaterons ici les Témoignages de ceux qui ont vécu cette extraordinaire Expérience , présenterons les ouvrages qu'ils ont pu rédiger , les conférences auxquelles ils ont partiçipé.
     
    Dr Jean-Jacques Charbonier
    Nouveauté en kiosque :
     
    Editions le Jardins des Livres
     
    Ouvrage essentiel à se procurer absolument auprès de l'excellente Maison d'édition
    Le Jardins des Livres.
    Une théorie ni scientifique ni morale”
     Ce livre pourrait être une excellente compilation d’articles et d’ouvrages relatifs aux phénomènes considérés comme "paranormaux". On y aborde les EFM (expériences aux frontières de la mort), les visions, la synchronicité, l’influence de l’esprit sur la matière, la mémoire des vies antérieures, les fantômes et les sorties hors du corps.
     Mais “La Divine Connexion” tente d’affirmer que tous ces phénomènes se passent directement entre Dieu et notre lobe temporal droit ; que l’âme n’est plus dans le corps mais le corps dans l’âme, la mémoire se trouvant alors à l’extérieur du corps. A chaque page, on attend la révélation, l’argumentaire qui va nous faire croire en cette "théorie révolutionnaire". Rien. L’auteur y met pourtant de la bonne volonté : il s’appuie sur les théories avant-gardistes de la mémoire holographique, des champs morphiques, des tachyons, de la mécanique quantique, de la théorie du chaos.
    Il en appelle même à deux prix Nobel, Alexis Carrel et Erwin Schrödinger. Rappelons qu’à leur époque, il y a cent ans, on ne disposait pas des outils pour visualiser le fonctionnement des réseaux de neurones et des échanges synaptiques.
    Tout cela n’est ni scientifique ni moral. Pourtant, tout au long de son ouvrage, Morse joue le grand moralisateur : « Les enfants qui ont fait une EFM mangent plus de fruits et de légumes que nous » ; « Pas une des filles de ce groupe n’est enceinte et pas un garçon n’est drogué ou alcoolique » ; « Tous sont des gagneurs. » Cette distinction entre les « transformés » et les « hommes de la rue » me rappelle les tests d’intelligence, créés pour montrer qu’une race était supérieure à une autre.
    Aurons-nous encore le droit de penser sans être accusés de penser mal, de mal utiliser nos lobes temporaux ? Docteur Melvin Morse, laissez-nous encore une chance d’espérer que l’accès à la spiritualité est personnel, qu’il n’y a pas d’un côté les bons – ceux qui savent prier avec leur lobe temporal droit – et, de l’autre, les mauvais – ceux de la rue, condamnés à leur lobe temporal gauche.
    Dans un univers sans temps ni espace qui est aussi celui de la spiritualité, peut-on cesser d’établir des relations d’ordre moralisantes ? Après l’économie collective, nous entrons dans l’aire de la psychologie collective…
    (André bonaly, mathématicien et psychanalyste.)
     L’auteur : Melvin Morse
    Professeur de pédiatrie à l’université de Washington, Melvin Morse a travaillé pendant des années auprès d’enfants qui avaient connu une expérience de mort imminente. Il en a tiré un best-seller (avec la collaboration de Paul Perry) : “Des enfants dans la lumière de l’au-delà” (Robert Laffont, 1992).
    En attendant d'être opéré aux urgences, le Pr. Howard Storm, un américain en voyage à Paris, est mort subitement dans une chambre de l'hôpital Cochin. En découvrant que soudain il ne souffrait plus, il a constaté que quelque chose ne collait pas car il se sentait étrangement léger. Au même moment, il entendit des voix qui lui demandèrent de le suivre. Persuadé que c'était les infirmières qui lui parlaient, il suivit les silhouettes grises qui l'emmenèrent dans l'Au-delà... L'Expérience aux Frontières de la Mort la plus troublante jamais racontée par un homme qui ne croyait pas que l'enfer ou le paradis puissent exister. A partir de là, commence une expérience aux frontières de la mort extraordinaire qui va entraîner le brave professeur laïc aussi bien dans les tréfonds de l'enfer qu'au paradis où il se retrouve en présence des Anges. Et là, le Christ et les Anges vont lui montrer le futur de l'humanité ainsi que la faillite de l'économie américaine avec la destruction des USA... Il ne pouvait imaginer une seconde avant sa « mort » qu'une fois revenu dans son corps, il ne sera plus jamais le même, au point d'abandonner son poste de professeur de l'Histoire de l'Art à la Northern Kentucky University pour devenir pasteur.
     
     
    Voici le Reportage ô combien référencé sur le sujet et que nous ne saurions assez vous recommander !!!
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    Depuis la nuit des temps ont existé, sur notre planète Terre, des hommes ayant atteint des degrés de réalisation spirituelle importants. Ce livre raconte l'étrange rencontre de l'auteur avec un maître insolite habitant l'Himalaya et qui provoqua une profonde crise, un voyage comparable à une descente dans le cratère d’un volcan en activité. Peu a peu, l'auteur découvre le monde extraordinaire de la spiritualisation en action. En vivant avec ce maître, il devient lui-même le maître de sa vie.
    Ce livre, déjà best-seller dans plusieurs pays, apporte au lecteur l'amour, l'humour, la sagesse, la force qui conduisent vers un état de plénitude spirituelle, délivrée de toute peur.

    Mario Mantese était bassiste du groupe américain Heatwave lorsqu'il fut agressé et poignardé en plein coeur après une soirée de gala à Londres. Il subit une opération a coeur ouvert et tomba dans un coma profond qui dura presque cinq semaines.
    Dans cet état proche de la mort, il fit un voyage fantastique dans l'au-delà. Cette expérience de l'autre monde eut pour effet une transformation totale de son être entier. Lorsque Mario Mantese sortit du coma, il était aveugle, muet et complètement paralysé. Grâce à cette nouvelle connaissance spirituelle et à son immense volonté, il réussit à surmonter ses terribles handicaps. Aujourd'hui, il voit, il parle, il marche et voyage à travers le monde pour partager son expérience. Les médecins l'ont surnommé le "miracle ambulant".

    Association à but non lucratif, le Centre National d'Etude, de Recherche et d'Information sur la Conscience est né à partir d'un constat: depuis que l'homme s'intéresse à ce qu'il croit faire son originalité dans le monde des espèces -et que les penseurs et divers philosophes ont nommé « conscience » - la nature même de cet attribut reste inconnue et fait l'objet de théories aussi variées qu'impuissantes à en définir le où, le pourquoi et le comment. Comme encore récemment la douleur, la conscience ne fait l'objet d'aucun enseignement dans les Facultés de Médecine.

    Comme l'étude et le traitement de la douleur faisaient peur il y a quelques décennies, l'étude de la conscience, se référant nécessairement à la mort, éloigne chercheurs et cliniciens de la quête qu'elle mérite. Cette défiance des scientifiques peut être comprise lorsque l'on se réfère à certains ouvrages de vulgarisation ayant pour thème les Expériences de Mort Imminente, et dont les motivations se trouvent dans le sensationnel, ou l'ésotérisme.

    Bien entendu, les Etats Modifiés de Conscience existent et sont l'objet de travaux sérieux sur le sommeil paradoxal, les expériences hors du corps, les états méditatifs, l'étude des substances hallucinogènes... La physique des particules ainsi que la cosmologie ont aussi beaucoup à nous apprendre sur le sujet, en nous prouvant un jour qu'il existe une autre réalité de l'univers.

    Nous donnerons ici toute sa place au Corps Médical qui a à faire face depuis quelques décennies à ce phénomène qu'il ne sait pas encore expliquer. Toutefois un nombre grandissant de Médeçins et de Spéçialistes prennent conscience de ces faits puisqu'ils les entendent de leurs patients. Si certains font la sourde oreille d'autres déçidèrent de les entendre et parfois s'attèlent à l'étude et publient nombre de travaux exceptionnels.
    Le Dr Jean-Pierre Jourdan
    IANDS-France est une association régie par la loi de 1901, fondée en octobre 1987, à l'initiative d'Evelyne-Sarah Mercier, avec Louis-Vincent Thomas et Hélène Renard. Dirigée par Louis-Vincent Thomas, Professeur d'anthropologie sociale à la Sorbonne, en tant que Président jusqu'à sa mort en 1994,  et Evelyne-Sarah Mercier, en tant que Directrice puis Présidente jusqu'en 1995 ; l'association a assuré un service minimum d’informations de 1995 à 1998. Evelyne-Sarah Mercier en est redevenue présidente depuis octobre 1998.
    D'origine américaine, IANDS est maintenant un réseau international d'associations dédiées à la même recherche mais juridiquement indépendantes, aux Etats-Unis, au Québec , en Colombie Britannique, en Belgique, en Australie, en Allemagne...

     
    Nous vous proposons dès votre entrée sur ce site un enregistrement audio d'une excellent émission qui fut diffusée sur Europe 1 à l'occasion du Film Au-Delà
    Le Docteur Sam Parnia
    Le Reportage essentiel que nous vous recommandons hautement !
     A vous procurer absolument

    Ils sont des millions à travers le monde à nous raconter la même histoire troublante: la sensation de se détacher de son corps, d’assister à sa propre réanimation, d’entendre les chirurgiens parler entre eux et de voir un tunnel avec au bout une lumière. Cette expérience a bouleversé leur vie, au point qu’ils ne craignent plus la mort. Longtemps considéré comme obscur et assujetti aux railleries, le phénomène intéresse aujourd’hui de nombreux scientifiques, qui s’interrogent: Comment ces personnes ont-elles pu percevoir et mémoriser des scènes de leur réanimation alors qu’elles étaient inconscientes, dans le coma et parfois déclarées morte cliniquement ? Ce documentaire réuni des cardiologues, neurologues, anesthésistes, réanimateurs, médecins, psychologues, ils témoignent sans complexe pour lever un tabou qui se révèle être une mine d’or de connaissance pour la science et pour l’Homme. En abandonnant définitivement l’hypothèse de l’hallucination pour s’orienter vers une possible délocalisation de notre conscience, nous comprenons que l’ombre d’un nouveau paradigme se profile.

     
    Ces expériences sont relatées partout dans le monde et ce quelles que soient les Cultures. Tous ceux qui eurent à la traverser sont unanimes sur ce qu'ils y vécurent et il y a parfaite concordance dans tous les récits. En France selon les statistiques plus de 2 500 000 personnes connurent une NDE et les témoignages se font toujours plus nombreux. Des structures au sein desquelles oeuvrent des spéçialistes peuvent les y accueillir ce qui participe indiscutablement des témoignages jusqu'alors demeurés discrets.
     
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    Certaines personnes témoignent d’une expérience de mort imminente après un état critique mettant leur vie en danger. Le but de notre étude est d’établir la cause de cette expérience et d’évaluer les facteurs qui influencent la fréquence, la profondeur et le contenu de cette expérience.

    Méthodologie

    Dans une étude prospective, nousavons inclus 344 patients qui ont été réanimés avec succès à la suite d’un arrêt cardiaque, dans 10 hôpitaux hollandais. Nous avons comparé les données démographiques, médicales, pharmacologiques et psychologiques des patients qui ont témoigné d’une NDE et de ceux qui n’en n’ont pas témoigné après qu’ils aient été réanimés. Nous avons ensuite procédé, à travers une étude longitudinale, à une comparaison des modifications dans la vie des patients, suite à une NDE ; nous avons comparé les groupes en les suivant durant 2 à 8 années.

    Résultats

    62 patients (18%) ont témoigné d’une NDE, parmi lesquels 41 (12%) ont décrit une experience classique. L’apparition de l’expérience n’avait pas de lien avec la durée de l’arrêt cardiaque ou de celle de l’état d’inconscience, ni avec le traitement médical ou la peur de la mort avant l’arrêt cardiaque. La fréquence des NDE était affectée par la manière dont nous définissons les NDE, la nature prospective de la recherche chez des patients cardiaques plus âgés, l’âge, le fait d’avoirsurvécu à un arrêt cardiaque lors d’un premier infarctus du myocarde ou encore une première réanimation cardio-pulmonaire (CPR) lors d’un séjour à l’hôpital, une NDE antérieure, et des problèmes de mémoire après un CPR prolongé. La profondeur de l’expérience était affectée par le sexe, le fait d’avoir survécu par une réanimation CPR en dehors de l’hôpital, et la peur  éprouvée avant l’arrêt cardiaque. De manière significative, la plupart des patients qui ont eu une NDE et particulièrement ceux qui ont eu une expérience profonde, sont morts dans les 30 jours qui ont suivi une CPR (p<0.0001). Le processus de transformation après une NDE a pris plusieurs années et était différent de celui des patients qui ont survécu à un arrêt cardiaque sans avoir vécu de NDE.


    Interprétation

    Bien que l’âge semble entrer en ligne de compte, nous ne savons pas pourquoi si peu de patients cardiaques témoignent d’une NDE après une réanimation cardio-pulmonaire (CPR). Avec une explication purement physiologique, telle qu’une anoxie cérébrale, la plupart des patients qui ont été cliniquement morts devraient témoigner de cette expérience.

    Lancet 2001; 358: 2039-45

    Introduction

    Certaines personnes qui ont survécu à un état critique mettant leur vie en danger, témoignent d’une expérience extraordinaire. L’expérience de mort imminente se produit avec une fréquence croissante, grâce au taux de survie largement augmenté par les techniques modernes de réanimation. Le contenu de la NDE et les effets sur les patients semblent similaires à travers le monde, à travers les cultures et le temps. La nature subjective et l’absence d’une trame de référence pour cette expérience conduit à des facteurs individuels, culturels et religieux déterminant le vocabulaire utilisé pour décrire et interpréter l’expérience.1

    Les NDE sont rapportées dans plusieurs circonstances : arrêt cardiaque dans des infarctus du myocarde (mort clinique), choc lors d’une hémorragie ou lors de complications péri-opératoires, choc anaphylactique ou lié à une septicémie, électrocution, coma résultant de dégâts de nature traumatique au cerveau, hémorragie intra-cérébrale ou infarctus cérébral, tentative de suicide, noyade ou asphyxie ou encore apnée. De telles expériences sont également rapportées par des patients atteints de maladies graves mais qui ne mettent pas immédiatement leur vie en danger comme les dépressions sévères, ou bien, sans raison apparente, par des personnes pleinement conscientes. Des expériences similaires à une mort imminente peuvent apparaître chez les maladies en phase terminale et sont appelées « visions de lit de mort ». Des expériences identiques aux NDE, appelées expériences de peur de la mort sont très souvent rapportées suite à des situations au cours desquelles la mort semble inévitable : accidents de la route graves, accidents de montagne, ou l’isolement subi lors de naufrages.

    Plusieurs théories sur les origines des NDE ont été avancées. Certains pensent que l’expérience est provoquée par des changements physiologiques dans le cerveau, telle que la mort de cellules du cerveau résultant d’une anoxie cérébrale2,4. D’autres théories englobent une réaction psychologique à l’approche de la mort5, ou la combinaison d’une telle réaction et d’une anoxie6. De telles expériences pourraient aussi être liées à un changement d’état de la conscience (transcendance), au cours duquel la perception, la fonction cognitive, l’émotion et le sens de l’identité fonctionnent indépendamment d’une conscience normale liée au corps physique7. Les personnes qui ont eu une NDE sont psychologiquement en bonne santé, bien que certaines montrent des signes non-pathologiques de dissociation7. De telles personnes ne présentent pas de différence sur les plans de l’âge, du sexe, de l’origine ethnique, de la religion ou encore du degré de croyance religieuse.1

    Les études sur les NDE1,3,8,9 ont été retrospectives et très sélectivespar respect des patients. Dans les études rétrospectives, 5 à 10 années peuvent s’écouler entre le moment où l’expérience se déroule et son étude, ce qui empêche souvent une évaluation précise des facteurs physiologiques et pharmacologiques. Dans certaines études rétrospectives, on estimait qu’entre 43%8 et 48%1 des adultes et jusqu’à 85% des enfants10 qui ont eu une maladie mortelle, avaient eu une NDE. Une enquête aléatoire portent sur plus de 2000 allemands a montré que 4.3% avaient eu une NDE à un âge moyen de 22 ans11. Les différences dans l’estimation de la fréquence et de l’incertitude sur les origines de l’expérience résultent des définitions variées du phénomène et des méthodes de recherche inadaptées12. Les processus de transformation des patients après une NDE sont très similaires1,3,13-16 et englobent un début de changement de vie, une intuition accentuée et la disparition de toute crainte devant la mort. On pense que l’assimilation et l’acceptation de ces changements peuvent prendre au moins plusieurs années.

    Nous avons réalisé une étude prospective pour calculer la fréquence des NDE chez les patients ayant subi un arrêt cardiaque (une situation médicale objectivement critique) et établir les facteurs qui affectent la fréquence, le contenu et la profondeur de l’expérience. Nous avons également réalisé une étude longitudinalepour évaluer l’effet du temps, de la mémoire, et des mécanismes de suppression sur le processus de transformation après avoir vécu une NDE, dans le but de confirmer le contenu et  de permettre des études complémentaires sur ces expériences. Nous avons aussi proposé de ré-évaluer les théories sur l’origine et le contenu des NDE.


    M
    éthode

    Patients

    Nous avons inclus des patients qui ont été réanimés avec succès dans des unités de soins coronaires dans 10 hôpitaux hollandaise durant une période de recherche variant, selon les hôpitaux entre 4 mois à presque 4 années (1988-92). La période de recherche variait à cause de l’exigence de prendre en compte tous les cas de patients qui avaient subi une réanimation réussie suite à un problème cardiopulmonaire.Si cette règle n’était pas respectée, nous arrêtions la recherche dans cet hôpital. Tous les patients ont été cliniquement morts, ce que nous avons établi principalement par les enregistrements d’électrocardiogrammes. Tous les patients ont donné leur consentement par écrit. Nous avons également obtenu l’agrément du comité d’éthique.

    Procédure

    Nous avons défini les NDE comme étant le souvenir rapporté par les malades, de toutes les impressions d’un état particulier de la conscience, incluant des éléments spécifiques tels que l’expérience de sortie du corps, sensations agréables, la vision d’un tunnel, d’une lumière, proches décédés ou une revue de vie. Nous avons défini la mort clinique comme une période d’inconscience provoquée par une irrigation sanguine du cerveau insuffisante à cause d’une circulation sanguine inadaptée, d’une insuffisance respiratoire ou les deux de manière simultanée. Si dans cette situation, la réanimation (CPR) n’est pas commencée dans les 5-10 minutes, des dégâts irréparables apparaissent au cerveau et le patient mourra.

    Nous avons réalisé une courte interview standard auprès des patients qui avaient suffisamment récupéré, quelques jours après leur réanimation. Nous leur avons demandé s’ils se souvenaient de leur période d’inconscience et ce dont ils se souvenaient plus précisément. Trois chercheurs ont codé cette expérience en créant un système de pondération1. Dans ce système d’évaluation, la profondeur de la NDE est évaluée en fonction de coefficients de pondération associés à chaque composante de l’expérience. Des résultats entre 1 et 5 dénotent une NDE superficielle mais nous avons inclus ces événements car tous les patients ayant vécu ce type d’expérience ont également été transformés. Des scores de 6 ou plus dénotent d’une expérience générale de NDE et des scores de 10 ou plus dénotent d’expériences profondes. Nous avons également enregistré la date de l’arrêt cardiaque, la date de l’interview, le sexe, l’âge, la religion, le type d’éducation reçue, si le patient avait déjà précédemment eu des expériences de NDE, avait déjà précédemment entendu parlé de NDE, si la réanimation cardio-pulmonaire avait eu lieu dans ou hors d’un hôpital, si le patient avait déjà eu un infarctus du myocarde et enfin, combien de fois le patient avait été réanimé pendant son séjour à l’hôpital. Nous estimé la durée de l’arrêt de la circulation et de l’inconscience et nous avons noté si une respiration artificielle par intubation avait été mise en place. Nous avons aussi enregistré le type et les doses de médicaments pris avant, pendant et après la crise, et avons estimé, lors de l’interview, les problèmes de mémoire potentiels après une réanimation longue et difficile. Nous avons classé séparément les patients réanimés durant une stimulation électro-physiologique.

    Nous avons réalisé et enregistré des interviews standards auprès des participants, en moyenne 2 années après la réanimation cardio-pulmonaire (CPR). Les patients faisaient un état sur les changements observés dans leur vie 16. Le questionnaire abordait des questions liées à leur propre image, à l’intérêt porté aux autres, au matérialisme et  aux questions sociales, à la croyance religieuse et à la spiritualité, ainsi qu’à l’attitude envers la mort. Les participants ont répondu à 34 questions pondérées sur  une échelle à 5 points indiquant si et à quel degré ils avaient changé. Après 8 années, les patients survivants et leurs compagnons étaient interviewés à nouveau sur les changements dans leur vie et remplissaient également un questionnaire médical et psychologique destiné aux patients cardiaques (de la fondation hollandaise du cœur) permettant d’évaluer leur sens de cohésion et de de les positionner sur une échelle évaluant le risque de dépression. Ces questionnaires supplémentaires étaient jugés nécessaires pour une analyse qualitative à cause du nombre de personnes interrogées qui diminuait au bout des 8 années de suivi. Notre groupe de contrôle comprenait des patients réanimés qui n’ont pas témoigné de NDE.  Nous avons mis en parallèle le groupe de contrôle avec des patients qui avaient vécu une NDE en les classant par âge, sexe et intervalle de temps entre la réanimation et les seconde et troisième interviews.

    Analyse statistique

    Nous avons analysé les facteurs à l’origine des NDE par les tests du X2 de Pearson et le test du t pour les facteurs d’égale importance. Les facteurs affectant la profondeur de la NDE étaient analysés avec le test de Mann-Whitney pour les facteurs catégoriques et avec le coefficient de rang de corrélation pour les facteurs d’égale importance. Les liens entre les NDE et les resultants obtenus aux questions portent sur les changements observés dans la vie des patients étaient évalués avec le test de Mann-Whitney. Les sommes des scores individuels étaient utilisés pour comparer les réponses sur les changements de vie entre le deuxième et troisième interview. Parce que peu de causes ou de relations existent pour les NDE, les hypothèses nulles sont l’absence de facteurs. A partir de là, tous les tests ont été réalisés de manière bilatérale et avec un indice de signification donné par les valeurs de p inférieures à 0.05.

    Résultats

    Patients

    Nous avons inclus 344 patient qui, au total, ont subi 509 réanimations avec succès. La moyenne d’âge lors de la réanimation était de 62.2 années, avec une variation allant de 26 à 92 années. 251 patients étaient des hommes (73%) et 93 étaient des femmes (27%). Les femmes étaient, de manière significative, plus âgées que les hommes (66 vs 61 ans, p=0.005). Le ratio hommes/femmes était de 57/43 pour les âgés de plus de 70 ans, alors qu’il était de 80/20 pour les plus jeunes. 14 (4%) patients ont eu une NDE antérieure. Nous avons interviewé 248 (74%) patients dans les 5 jours qui ont suivi la réanimation cardio-pulmonaire (CPR). Beaucoup trop de questions démographiques issues de la première interview étaient restées sans réponse pour une analyse statistique fiable, aussi on a utilisé les données de la seconde interview. Sur les 74 patients que nous avons interrogés après 2 ans, 42 (57%) avait déjà entendu parlé de NDE, 53 (72%) avaient un profil religieux, 25 (34%) ont arrêté leurs études à l’âge de 12 ans, et 49 (66%) sont allés à l’école au moins jusqu’à 16 ans.

    296 (86%) des 344 patients avaient eu un premier infarctus du myocarde et 48 (14%) ont subi plus d’un infarctus. Presque tous les patients avec un infarctus du myocarde aigu ont été traités avec du fentanyl, à base d’opium, avec du thalamonal, une préparation combinée de fentanyl avec du déhydrobenzperidol qui a un effet sédatif ou antipsychotique, ou les deux. 45 (13%) patients ont également reçu des drogues comme la diazépame ou l’oxazépame et on a donné, à 38 d’entre eux (11%) des sédatifs puissants comme la midazolam (pour l’intubation) ou l’halopéridol pour le repos cérébral pendant ou après une longue période d’inconscience.

    234 (68%) patients ont été réanimés avec succès en hôpital. 190 (81%) ont été réanimés dans les 2 minutes qui ont suivi l’arrêt circulatoire et la durée de l’inconscience a été inférieure à 5 minutes pour 187 d’entre eux (80%). 30 patients ont été réanimés pendant une stimulation électro-physiologique ; tous ces patients ont subi moins d’une minute d’arrêt de la circulation sanguine et moins de 2 minutes d’inconscience. A ce groupe, il a seulement été donné 5 mg de diazepam environ 1 heure avant la stimulation électro-physiologique.

    101 (29%) patients ont survécu à un problème cardio-pulmonaire avant d’arriver à l’hôpital, et 9 (3%) ont été réanimés à la fois hors milieu hospitalier et à l’hôpital. Sur ces 110 patients, 88 (80%) ont eu un arrêt circulatoire supérieur à 2 minutes, et 62 (56%) ont été inconscients pendant plus de 10 minutes. Toutes les personnes ayant eu un bref arrêt cardiaque et qui ont été réanimées en dehors de l’hôpital l’ont été dans une ambulance. Seulement 12 (9%) patients ont survécu à un arrêt circulatoire qui a duré plus de 10 minutes. 36 % (123) de tous ces patients ont été inconscients pendant plus de 60 minutes, 37 de ces patients ont eu besoin de respiration artificielle par intubation. Les patients intubés ont reçu de fortes doses de sédatifs et ont été interrogés plus tardivement que les autres patients ; la plupart étaient encore dans une condition physique fragile au moment de la première interview et 24 ont montré des trous de mémoire. De manière significative, les patients plus jeunes survivent mieux que les plus âgés à une inconscience de longue durée suite à une réanimation cardio-pulmonaire difficile (CPR) (p=0.005).

    62 (18%) patients ont rapporté des souvenirs de la période de mort clinique (tableau 1). Sur ces patients 21 (6% du total) ont eu une NDE superficielle et 41 (12%) ont eu une expérience classique. 23 membres de ce groupe (7 % du total) ont témoigné d’une NDE profonde ou très profonde. Donc, sur 509 réanimations, 12% ont engendré une NDE dont 8% furent des expériences classiques. Le tableau 2 montre la fréquence de 10 composantes de NDE1. Aucun patient n’a témoigné de NDE pénible ou effrayante.

    Tableau 1:

    Répartition des 344 patient dans 5 classes WCEI



    WCEI score*

    N

    A

    Aucune mémoire

    0

    282

    (82%)

    B

    Des souvenirs

    1-5

    21

    (6%)

    C

    NDE modérément profonde

    6-9

    18

    (5%)

    D

    NDE profonde

    10-14

    17

    (5%)

    E

    NDE très profonde

    15-19

    6

    (2%)


    WCEI = Weighted Core Experience Index : Pondération des expériences

    NDE = Near-Death Experience : expérience de mort imminente

    *A = no NDE : absence de NDE,

    B = superficial NDE : NDE superficielle

    C/D/E = core NDE : NDE

    Tableau 2:

    Fréquence des 10 composantes de la NDE


    Composantes de la NDE1

    Fréquence (n=62)

    1

    conscience d’être mort

    31

    (50%)

    2

    émotions positives

    35

    (56%)

    3

    expérience de sortie du corps

    15

    (24%)

    4

    déplacement à travers un tunnel

    19

    (31%)

    5

    communication avec la lumière

    14

    (23%)

    6

    observation de couleurs

    14

    (23%)

    7

    observations d’un paysage céleste

    18

    (29%)

    8

    rencontre avec des personnes décédées

    20

    (32%)

    9

    revue de vie

    8

    (13%)

    10

    présence d’une frontière

    5

    (8%)

    Durant la phase pilote de l’étude, dans l’un des hôpitaux, une infirmière d’une unité de soins coronaires témoigna d’une véridique expérience de sortie du corps chez l’un de ses patients réanimés :

    “Au cours d’une garde de nuit, une ambulance amène un homme de 44ans, comateux et cyanotiqueà l’unité de soins coronaires. Il avait été trouvé environ une heure plus tôt par des passants dans un pré. Après l’admission, il est mis sous respiration artificielle sans intubation, en même qu’il recevait des massages cardiaques et qu’on réalisait une défibrillation. Quand nous avons voulu l’intuber, il perdit son dentier tombé dans sa bouche. J’ai enlevé ce dentier supérieur et l’ai déposé sur une tablette roulante. Pendant ce temps, nous poursuivions la réanimation. Après environ une heure et demi, le patient avait suffisamment de rythme cardiaque et de pression sanguine, mais il était encore ventilé et intubé, et il était toujours dans le coma. Il fut transféré à l’unité de soins intensifs pour continuer la respiration artificielle encore nécessaire dans son état. C’est seulement après plus d’une semaine que je rencontre à nouveau ce patient, qui est maintenant de retour dans l’unité de cardiologie. Je lui distribue ses médicaments. Au moment où il me voit il me dit: ‘Oh, cette infirmière sait où est mon dentier’. Je suis très surprise. Alors il explique:’Oui, vous étiez ici lorsque j’ai été amené à l’hôpital et vous avez pris mon dentier de ma bouche et vous l’avez déposé sur cette table roulante, il y avait tous ces flacons dessus et ce tiroir coulissant dessous et c’est là que vous avez mis mes dents’.  J’étais particulièrement stupéfaite car je me souvenais de ce qui s’était passé pendant que l’homme était dans un coma profond, durant la phase de réanimation (CPR). Lorsque je lui ai demandé plus de détails, il est apparu que l’homme s’était vu lui-même allongé sur le lit, qu’il avait constaté « d’au dessus » à quel point les infirmières et les médecins étaient très occupés durant le processus de réanimation. Il était aussi capable de décrire correctement et dans le détail, la petite salle dans laquelle il a été réanimé ainsi que l’apparence de ceux qui étaient présents, comme moi-même. Au moment où il a observé la situation, il a été très effrayé à l’idée que nous puissions arrêter la réanimation et qu’il pourrait en mourrir. Et c’est vrai que nous étions très pessimistes quant au pronostic à cause de son très mauvais état médical lorsqu’il avait été admis. Le patient me dit qu’il a, désespérément et sans succès, essayé de nous dire clairement qu’il était encore en vie et que nous devions continuer la réanimation (CPR). Il est profondément impressionné par cette experience et dit qu’il n’a plus peur de la mort. 4 semaines plus tard, il a quitté l’hôpital en bonne santé.

    Le tableau 3 montre les relations entre les facteurs démographiques, médicaux, pharmacologiques et psychologiques et la fréquence ainsi que la profondeur des NDE. Aucun facteur pharmacologique ou psychologique n’a affecté la fréquence de l’expérience. Les personnes de moins de 60 ans ont plus souvent des NDE que les personnes plus âgées (p=0.012) et les femmes, qui étaient de manière significative plus âgées que les hommes ont plus d’expériences profondes que les hommes (p=0.011) (tableau 3). L’augmentation de la fréquence des expériences chez les patients qui ont survécu à un premier infarctus du myocarde, ainsi que des expériences plus profondes chez les patients qui ont survécu grâce à une réanimation cardio-pulmonaire (CPR) en dehors de l’hôpital peut résulter des différences d’âge. Ces deux groupes de patients étaient plus jeunes que les autres patients, bien que les différences d’âge n’étaient pas significatives (p=0.05 et 0.07 respectivement).

    Tableau 3:

    Facteurs affectant la fréquence et la profondeur

    des expériences de mort imminente

    Facteurs categories

    NDE

    (n=62)

    Absece de NDE

    (n=282)

    P

    Profondeur de la NDE

    (n=62)

    Démographique

    Femmes

    13 (21%)

    80 (28%)

    NS

    0·011

    Age : <60ans

    32 (52%)

    96 (34%)

    0·012

    NS

    Religion (oui)

    26 (70%)

    27 (73%)

    NS

    NS

    Education :

    niveau primaire

    10 (27%)

    15 (43%)

    NS

    NS

    Medical

    Intubation

    6 (10%)

    31 (11%)

    NS

    NS

    Stimulation électrophysiologique

    8 (13%)

    22

    (8%)

    NS

    NS

    Premier infarctus du myocarde

    60 (97%)

    236 (84%)

    0·013

    NS

    Réanimation hors hospital

    13 (21%)

    88 (32%)

    NS

    0·027

    Trous de mémoire après une longue réanimation

    1 (2%)

    40 (14%)

    0·011

    NS

    Décès dans les 30 jours

    13 (21%)

    24 (9%)

    0·008

    0·017

    Prise de medicaments autres que ceux prescrits

    17 (27%)

    70 (25%)

    NS

    NS

    Peur psychologique avant la réanimation CPR

    4 (13%)

    2 (6%)

    NS

    0·045

    NDE antérieure

    6 (10%)

    8 (3%)

    0·035

    NS

    Connaissance préalable au sujet des NDE

    22 (60%)

    20 (54%)

    NS

    NS

    Répartition des facteurs

    Age démographique (moyenne,années)*

    58·8 (13·4)

    63·5 (11·8)

    0·006

    NS

    Durée médicale de l’arrêt cardiaque (moyenne, min)

    4·0 (5·2)

    3·7 (3·9)

    NS

    NS

    Durée de l’inconscience (moyenne, min)

    66·1 (269·5)

    118·3 (355·5)

    NS

    NS

    Nombre de réanimation “cardio-pulmonaires”

    2·1 (2·5)

    1·4 (1·2)

    0·029

    NS

    Sauf indication, les données sont des nombres (%)

    CPR = GardioPulmonary Resuscitation : réanimation cardiopulmonaire

    NS= Non Significatif (p>0·05).

    *3 valeurs manquantes


    Les réanimations cardio-pulmonaires (CPR) longues peuvent parfois entraîner des pertes de mémoire et les patients ainsi affectés témoignent, de manière significative de moins de NDE que les autres (voir tableau 3). Aucune relation n’a été trouvée entre la fréquence des NDE et le temps écoulé entre le processus de réanimation (CPR) et le premier interview (entre 1-70 jours). La mortalité pendant ou juste après le séjour à l’hôpital était de manière significative plus élevé chez les patients qui ont eu une NDE que chez ceux qui n’ont pas témoigné de NDE (13/62 patients [21%]) vs 24/282 [9%], p=0.008), et cette différence étaient encore plus marquée chez les patients qui ont témoigné d’une expérience profonde (10/23 [43%] vs 24/282 [9%], p<0.0001).

    Découvertes longitudinales

    Après 2 années de suivi, 19 des 62 patients ayant eu une NDE sont morts et six ont refusé d’être interviewé. Donc, nous pouvions interroger 37 patients pour la seconde fois. Tous les patients étaient capables de raconter une nouvelle fois leur expérience avec une grande exactitude. Sur les 17 patients qui avaient obtenu des scores faiblesau cours du premier interview (NDE superficielle), 7 d’entre eux ont obtenu un résultat identique et quatre, probablement après coup, témoignaient d’une NDE qui consistait seulement en des émotions positives (score 1). Au final, seuls 6 patients n’avaient pas de NDE du tout, ce qui était probablement du à notre large définition des NDE lors du premier entretien.

    Nous avons sélectionné un groupe de contrôle, qui en âge, sexe, et temps écoulé depuis leur arrêt cardiaque était équivalent au groupe des 282 patients qui n’avaient pas eu de NDE.  Nous avons contacté 75 des ces patients pour obtenir finalement 37 survivants qui ont accepté d’être interviewés. Deux interviews aboutissaient à une NDE consistant uniquement en des émotions positives et 2 autres qui étaient des expériences classiques. Le premier interview suivant la réanimation (CPR) a peut être été réalisé trop tôt pour 4 patients (1% du total) pour qu’ils puissent se rappeler deleur NDE, ou pour être disposé ou capable de décrire leur expérience. Nous avions donc la possibilité d’interviewer 35 patients qui avaient eu une NDE confirmée et 39 patients qui n’en avaient pas eu.

    Seulement 6 des 74 patients que nous avons interviewés après 2 années ont déclaré être effrayés avant la réanimation (CPR). 4 de ces 6 patients ont eu une NDE profonde (p=0.045, tableau 3). La plupart des patients n’avaient aucune cra inte avant la réanimation cardio-pulmonaire (CPR), l’arrêt cardiaque étant apparu de manière trop soudaine et inattendue pour avoir le temps d’avoir peur.

    Les différences significatives dans les réponses apportées à 13 des 34 points abordés dans le changement de vie des personnes, qui ont eu ou non une NDE, sont montrés dans le tableau 4. Par exemple, les personnes qui ont eu une NDE ont une croyance accrue dans l’existence d’une autre vie et une crainte atténuée de la mort comparés aux personnes qui n’ont pas eu cette expérience. La profondeur de la NDE était liée aux résultats élevés obtenus sur les points spirituels tels que l’intérêt porté au sens de sa propre vie, et sur les points sociaux tels que l’amour et l’acceptation des autres. Les 13 patients qui ont eu une NDE superficielle ont subi les mêmes transformations spécifiques que ceux qui ont eu une expérience classique.

    Tableau 4

    Liste des changements importants observés dans la vie des patients16

    qui ont vécu ou non une NDE. Bilan après 2 années de suivi.


    Pour recenser les changements apparus dans la vie

    p

    Comportement social

    Capacité à montrer ses propres sentiments

    0·034

    Acceptation des autres*

    0·012

    Montrer plus d’amour, être positif*

    0·002

    Compréhension des autres*

    0·003

    Engagement dans  sa famille*

    0·008

    Comportement religieux

    Compréhension du but de la vie*

    0·020

    Sens profound de la vie*

    0·028

    Intérêt porté à la spiritualité

    0·035

    Comportement face à la mort

    Crainte de la mort*

    0·009

    Croyance dans une vie après la mort

    0·007

    Autres

    Intérêt porté au sens de la vie

    0·020

    Compréhension de soi-même

    0·019

    Appréciation des choses ordinaries

    0·0001

    NDE : expérience de mort imminente. 35 patients ont eu une NDE, 39 n’ont pas eu de NDE. 1 valeur manquante pour les patients avec NDE dans toutes les catégories, * 2 valeurs manquantes pour les patients avec NDE (ie, n=33)

    Les 8 années de suivi incluaient les 23 patients qui avaient vécu une NDE confirmée après 2 années de suivi. 11 patients sont morts et 1 ne pouvait pas être interviewé. Les patients étaient encore capables de se rappeler leur NDE de manière quasi exacte. Parmi les patients qui n’avaient vécu de NDE, après deux années de suivi, 20 sont morts et 4 patients ne pouvaient pas être interviewés (pour des raison telles que la démence et de longs séjours en hôpital), ce qui laissait 15 patients sans NDE pour participer au 3ème interview.

    Tous les patients, même ceux qui n’avaient pas eu de NDE, ont subi des changements positifs, ont acquis plus d’assurance personnelle, étaient davantage impliqués socialement et étaient plus religieux qu’avant. Egalement, les personnes qui n’avaient pas vécu de NDE, sont devenus émotionnellement plus affectées, et chez certains, la crainte de la mort avait diminué davantage qu’au bout des 2 années de suivi. L’intérêt qu’ils portaient à la spiritualité avait beaucoup diminué. La plupart des personnes qui n’ont pas vécu de NDE ne croyaient pas à une vie après la mort, après les 2 ou 8 années de suivi. (tableau 5). Les personnes qui ont vécu une NDE avaient un processus d’adaptation beaucoup plus complexe : ils sont devenus émotionnellement plus vulnérables et plus positifs et il était fréquent d’observer une augmentation des sentiments intuitifs de manière évidente. La plupart des membres de ce groupe ne montraient aucune peur de la mort et croyaient fermement en une autre vie. Les changements positifs étaient plus apparents après 8 années qu’après 2 années de suivi. 

    Tableau 5:

    Bilan des résultats obtenus pendant l’enquête sur les changements

    dans la vie des patients après 2 années et 8 années de suivi



    Liste des changements observes dans la vie des patients

    2 années de suivi

    8 années de suivi

    Questionnaire

    NDE

    Absence de NDE

    NDE

    Absence de NDE


    (n=23)

    (n=15)

    (n=23)

    (n=15)

    Comportement social





    Montrer ses propres sentiments

    42

    16

    78

    58

    Acceptation des autres

    42

    16

    78

    41

    Montrer plus d’amour, être positif

    52

    25

    68

    50

    Compréhension des autres

    36

    8

    73

    75

    Engagement dans  sa famille

    47

    33

    78

    58

    Comportement religieux

    Compréhension du but de la vie

    52

    33

    57

    66

    Sens profond de la vie

    52

    25

    57

    25

    Intérêt porté à la spiritualité

    15

    -8

    42

    -41

    Comportement face à la mort

    Crainte de la mort

    -47

    -16

    -63

    -41

    Croyance dans une vie après la mort

    36

    16

    42

    16

    Autres

    Intérêt porté au sens de la vie

    52

    33

    89

    66

    Compréhension de soi-même

    58

    8

    63

    58

    Appréciation portée aux choses ordinaires

    78

    41

    84

    50








    NDE = Near-Death Experience: expérience de mort imminente.

    Les participants ont répondu par évaluation sur une échelle de 5 points indiquant si et à quel degré ils avaient changé :

    - fortement augmenté (+2)

    - sensiblement augmenté (+1)

    - aucun changement (0)

    - sensiblement diminué (-1)

    - fortement diminué (-2)

    Discussion
     

    Nos résultats montrent que les facteurs médicaux ne peuvent pas expliquer l’apparition des NDE ; bien que tous les patients aient été cliniquement morts, la plupart n’ont pas eu de NDE. De plus, la gravité de la crise n’avait pas de lien avec à l’apparition ou la profondeur de l’expérience. Si des facteurs purement physiologiques résultant d’une anoxie cérébrale provoquaient les NDE, la plupart de nos patients devraient connaître cette expérience. Les médicaments prescrits aux patients n’étaient pas non plus liés à la fréquence des NDE. Les facteurs psychologiques étaient probablement peu importants, de même que la peur n’était pas associée avec les NDE.

    La fréquence de 18% de NDE que nous avons notée est plus basse que celle rapportée dans des études préalables1 ,8, ce qui peut être du au fait que le schéma de notre étude n’a pas permis une auto-sélection des patients.Notre fréquence de NDE est basse malgré une large définition de l’expérience. Seulement 12% des patients ont eu une NDE dite classique, et ce résultat est peut-être surestimé. Lorsque nous avons analysé ces résultats, nous avons noté qu’un hôpital, qui avait participé à l’étude pendant environ 4 ans et au sein duquel 137 patients avaient été sélectionnés, a rapporté une fréquence de NDE, significativement (p=0.01) plus basse (8%) et  significativement accompagnées (p=0.05) de moins d’expériences profondes. Il est alors possible que dans les autres hôpitaux, qui parfois ne participaient que quelques mois, une sélection des patients ait été réalisée. Dans une étude préalable avec le même schéma que la notre, 6% des 63 survivants à un arrêt cardiaque ont témoigné d’une expérience classique, et un autre groupe représentant 5% se souvenait de quelques composantes d’une NDE (bas score dans notre étude) ; ainsi, avec notre large définition de l’expérience, 11% de ces patients ont témoigné d’une NDE. Alors, la fréquence vraie de l’expérience est probablement autour de 10%, ou 5% si on se base sur le nombre de réanimations plutôt que sur le nombre de patients réanimés. Les patients qui ont survécu à plusieurs reprises grâce à des réanimations cardio-pulmonaires ont significativement une chance plus élevée de vivre une NDE.

    Nous avons noté que la fréquence des NDE était plus élevée chez les personnes de moins de 60 ans que chez les personnes plus âgées. Dans d’autres études, la moyenne d’âge au moment de la NDE est plus basse que celle que nous avons estimé (62,2 ans) et la fréquence de l’expérience est plus élevée. Morse a observé 85% de NDE chez les enfants, Ring a enregistré 45% NDE chez des personnes avec une moyenne d’âge de 37 ans, et Sabom a vu 43 % NDE chez des personnes âgées de 49 ans en moyenne ; donc, l’âge et la fréquence de l’expérience semblent être associés. D’autres études précédentes ont enregistré un âge inférieur au moment de la NDE : 32 ans6, 29 ans8, et 22 ans11. Dans l’étude de Sabom, l’origine de la NDE était un arrêt cardiaque chez la plupart des patients, alors que dans d’autres travaux, cela concernait seulement un faible pourcentage. Nous avons vu que les personnes ayant subi une réanimation « cardio-pumonaire » (CPR) en dehors de l’hôpital (qui avaient subi des NDE plus profondes que d’autres patients) avaient tendance à être plus jeunes, comme l’étaient ceux qui ont survécu à un arrêt cardiaque lors d’un premier infarctus du myocarde (NDE plus fréquentes), cequi indique que l’âge était un critère important dans les résultats de cette étude.

    Dans une étude de mortalité chez les patients ayant subi une réanimation hors milieu hospitalier18, il a été démontré que les chances de survie augmentent chez les personnes de  moins de 60 ans ainsi que chez ceux qui ont subi un premier infarctus du myocarde. Les personnes plus âgées ont une plus faible chance de retrouver leurs facultés cérébrales après des réanimations difficiles et compliquées, suite à un arrêt cardiaque. Les patients plus jeunes de ont une plus grande chance de survivre à un arrêt cardiaque et donc de décrire leur expérience. Dans une étude menée sur 11 patients après une réanimation (CPR), la personne qui avait eu une NDE était significativement plus jeune que les autres patients qui n’avaient pas une telle expérience.19 Greyson a également enregistré une fréquence plus élevée de NDE et des expériences significativement plus profondes à des âges inférieurs, Ring a également fait cette constatation.

    Une bonne mémoire à  court-terme semble être essentielle pour se rappeler des NDE. Les patients qui ont des problèmes de mémoire après une réanimation prolongée témoignent de moins d’expériences que les autres patients de notre étude. L’oubli oule refus de telles expériences dans les premiers jours après la réanimation (CPR) était probablement ce qui est arrivé chez les patients restant, parce qu’aucune relation n’a été trouvée entre la fréquence des NDE et la date du premier interview. Cependant, après 2 années de suivi, deux patients se souvenaient d’une NDE classique et deux d’une NDE qui consistait en des émotions positives qu’ils n’avaient pas rapporté aussitôt après la réanimation, probablement à cause problèmes de mémoire à ce moment-là. Il est à noter que des personnes peuvent se rappeler leur NDE de manière presque exacte 2 et 8 ans après.

    Bien que cela aille à l’encontre de nos résultats, une corrélation inverse a été démontrée entre des connaissances préalables sur les NDE et la fréquence des NDE. Nos résultats, qui montrent que les femmes ont des expériences plus profondes que les hommes, a été confirmée dans deux autres études1,7, bien que dans une7, cela a été observé seulement dans les cas où les femmes ont eu une NDE résultant de maladie.

    Les composantes de NDE qui ont été notées (tableau 2) correspondent à celles d’autres études, basées sur la classification de Ring1. Greyson a construit une échelle de NDE différente de Ring, mais les deux systèmes d’évaluation sont étroitement corrélés (r=0,90). Pour l’instant, des comparaisons fiables sont presque impossibles entre les études précédentes qui ont inclus une sélection des patients, des enregistrement médicaux non fiables et qui ont utilisé des critères différents pour la NDE 12, et notre étude prospective.

    Notre recherche de suivi longitudinal dans les processus de transformation après une NDE confirme la transformation décrite par beaucoup d’autres.1-3,8,10,13-16,21 Plusieurs de ces enquêtes avait pris en compte un groupe de contrôle pour permettre l’étude des différences dans la transformation, 14 mais dans notre recherche, les patients ont été interviewés 3 fois en 8 ans, avec un groupe de contrôle équivalent. Nos résultats montrent que le processus de changement après une NDE tend à prendre plusieurs années pour se consolider. Vraisemblablement, en plus des processus psychologiques internes potentiels ; une raison pour cela est liée avec le comportement négatif de la société vis à vis des NDE, ce qui conduit les individus à nier ou supprimer leur expérience par peur du rejet ou du ridicule. C’est ainsi que le conditionnement social entraîne les NDE à être traumatisantes alors qu’en elle-même ce n’est pas une expérience psycho-traumatisante. Le résultat peut être que les effets de l’expérience peuvent être retardés pendant des années et c’est seulement graduellement et avec difficultés que la NDE est acceptée et intégrée. Par ailleurs, les effets de transformation à long terme à partir d’une expérience d’arrêt cardiaque qui dure seulement quelques minutes est une découverte surprenante et inattendue.

    Une limite de notre étude est que notre groupe d’étude était entièrement constitute de patients cardiaques hollandais qui étaient généralement plus âgés que les groupes dans d’autres études. Donc notre fréquence de NDE pourrait ne pas être représentative de tous les cas – par exemple, une fréquence plus élevée pourrait être attendue avec des sujets plus jeunes, ou les taux pourraient varier dans d’autres populations. Egalement, les taux de NDE pourraient varier chez les personnes qui survivent à des épisodes de mort imminente qui proviennent de causes différentes, comme la noyade, accidents mortels avec traumatisme cérébral, et électrocution. Il serait, cependant, impossible de mener des études prospectives dansla plupart de ces cas.

    Plusieurs théories ont été proposées pour expliquer les NDE. Nous n’avons pas montré que les facteurs psychologiques, neurophysiologiques ou physiologiques provoquaient ces expériences après un arrêt cardiaque. Sabom mentionne le cas d’une jeune femme américaine qui a eu des complications pendant une opération du cerveau pour un anévrisme cérébral. L’EEG (electroencéphalogramme) de son cortex et de son cerveau sont devenus totalement plats. Après l’opération, qui a été finalement réussie, cette patiente a prouvé avoir eu une NDE très profonde, avec une expérience de sortie du corps, avec des observations faites pendant la période d’encéphalogramme plat qui ont pu être vérifiées par la suite.

    Et encore, les processus neurophysiologiques doivent jouer un rôle dans les NDE. Des expériences similaires peuvent être provoquées à partir de stimulation électrique du lobe temporal (et donc de l’hippocampus) au cours de neurochirurgie pour épilepsie, 23 avec des niveaux de dioxide de carbone élevés (hypercarbia), 20 et lors d’une irriguation cérébrale diminuée résultant d’une hypoxie cérébrale locale comme on peut observer dans les accélérations rapides durant l’entraînement des pilotes de combat, 25 ou comme dans une hyperventilation suivie par une « manœuvre valsalva ».4 Les expériences provoquées par la kétamine résultant du blocage du récepteur NMDA 26 et le rôle de l’endorphine, de la sérotonine et de l’enképhaline ont également étémentionnées 27, de même que l’apparition d’expériences semblables à la mort imminente après utilisation de LSD28, psilocarpine et mescaline. 21Ces expériences provoquées peuvent comporter une période d’inconscience, une expérience de sortie du corps, et la perception de lumière ou de flashes de souvenirs du passé. Néanmoins, ces souvenirs sont constitués de mémoirefragmentée et aléatoire contrairement à la revue de vie panoramique qui peut se produire dans les NDE. De plus, les processus de transformation et la disparition de la peur de la mort sont rarement rapportées après des expériences provoquées.

    Donc les expériences provoquées ne sont pas identiques aux NDE, et ainsi, en plus de l’âge, un mécanisme inconnu ne provoque les NDE par stimulation de processus neurophysiologiques et neuro-humoraux à un sous-niveau cellulaire du cerveau que dans quelques cas pendant un état critique comme la mort clinique. Ces processus peuvent aussi déterminer si l’expérience atteint la conscience et si la personne peut se la rappeler.

    Par manque de preuves pour toute autre théorie sur les NDE, l’hypothèse émise mais pas encore prouvée, affirmant que la conscience et les souvenirs sont localisés dans le cerveau doitêtre discutée. Comment une personne peut-elle expérimenter une conscience claire en dehors de son corps au moment où le cerveau ne fonctionne plus durant une période mort clinique avec des (électroencéphalogrammes)plats ?22 Egalement, au cours d’un arrêt cardiaque l’EEG (électroencéphalogramme) devient généralement plat, dans la plupart des cas, dansles 10 s qui ont suivi la syncope.23,30 De plus, les aveugles ont décrit des visions confirmées durant des expériences de sortie du corps au moment de cette expérience. 31Les NDE repoussent les limites des idées médicales au sujet de la relation entre la conscience humaine et l’esprit-cerveau.

    La recherche devrait se focaliser sur les efforts ayant pour but d’expliquer scientifiquement l'occurrence et le contenu des NDE. La recherche devrait également se concentrer sur certaines composantes spécifiques des NDE, telles que les expériences de sortie hors du corps et d'autres aspects vérifiables. Enfin, la théorie et le fond transcendental devraient être pris en compte dans le cadre explicatif de ces expériences.

    Une autre théorie défend l’idée que les NDE peuvent être un changement d’état de la conscience (transcendance), dans lequel l’identité, la connaissance et l’émotion fonctionne indépendamment de la conscience du corps, mais conserve la possibilité de perception non-sensorielle.7,8,22,28,31

    Collaborateurs

    Pim van Lommel a coordonné les premiers interviews et était responsable de la collecte des données démographiques, médicales et pharmacologiques. Pim van Lommel, Ruud van Wees, et Vincent Meyers ont évaluéle premier interview. Ruud van Wees et Vincent Meyers ont coordonné les seconds interviews. Ruud van Wee a réalisé les analyses statistiques sur les premiers et seconds interviews. Ingrid Elfferich a réalisé les troisièmes interviews et a analysé les résultats.

    Remerciements

    Nous remercions les infirmières et l’équipe médicale des hôpitaux impliqués dans la recherche ; les volontaires de l’Association Internationale des Etudes sur la Mort imminente ; IANDS - Pays-Bas;  la Fondation Merkawah pour la réalisation des interviews et l’enregistrement des deuxièmes et troisièmes interviews ; Martin Meyers pour son aide à la traduction ; et Kenneth Ring et Bruce greyson pour la relecture de cet article.

    Références

    1 Ring K. Life at death. A scientific investigation of the near- death experience. New York: Coward McCann and Geoghenan, 1980.

    2 Blackmore S. Dying to live: science and the near-death experience. London: Grafton--an imprint of Harper Collins Publishers, 1993.

    3 Morse M. Transformed by the light. New York: Villard Books, 1990.

    4 Lempert T, Bauer M, Schmidt D. Syncope and near-death experience.  Lancet  1994; 344: 829-30. 

    5 Appelby L. Near-death experience: analogous to other stress induced physiological phenomena . BMJ  1989; 298: 976-77. 

    6 Owens JE, Cook EW, Stevenson I. Features of "near-death experience" in relation to whether or not patients were near death . Lancet 1990; 336: 1175-77. 

    7 Greyson B. Dissociation in people who have near-death experiences: out of their bodies or out of their minds?  Lancet  2000; 355: 460-63. 

    8 Sabom MB. Recollections of death: a medical investigation. New York: Harper and Row, 1982.

    9 Greyson B. Varieties of near-death experience.  Psychiatry 1993; 56: 390-99. 

    10 Morse M. Parting visions: a new scientific paradigm. In: Bailey LW, Yates J, eds. The near-death experience: a reader. New York and London: Routledge, 1996: 299-318.

    11 Schmied I, Knoblaub H, Schnettler B. Todesnäheerfahrungen in Ost- und Westdeutschland--eine empirische Untersuchung. In: Knoblaub H, Soeffner HG, eds. Todesnähe: interdisziplinäre Zugänge zu einem außergewöhnlichen Phänomen. Konstanz: Universitätsverlag Konstanz, 1999: 217-50.

    12 Greyson B. The incidence of near-death experiences.  Med Psychiatry  1998; 1: 92-99. 

    13 Roberts G, Owen J. The near-death experience.  Br J Psychiatry 1988; 153: 607-17. 

    14 Groth-Marnat G, Summers R. Altered beliefs, attitudes and behaviors following near-death experiences.  J Hum Psychol  1998; 38: 110-25.  

    15 Atwater PMH. Coming back to life: the after-effects of the near-death experience. New York: Dodd, Mead and Company, 1988.

    16 Ring K. Heading towards omega: in search of the meaning of the near-death experience. New York: Quill William Morrow, 1984.

    17 Parnia S, Waller DG, Yeates R, Fenwick P. A qualitative and quantitative study of the incidence, features and aetiology of near death experiences in cardiac arrest survivors.  Resuscitation 2001; 48: 149-56.  

    18 Dickey W, Adgey AAJ. Mortality within hospital after resuscitation from ventricular fibrillation outside hospital.  Br Heart J  1992; 67: 334-38. 

    19 Schoenbeck SB, Hocutt GD. Near-death experiences in patients undergoing cardio-pulmonary resuscitation.  J Near-Death Studies  1991; 9: 211-18. 

    20 Greyson B. The near-death experience scale: construction, reliability and validity.  J Nervous Mental Dis  1982; 171: 369-75.  

    21 Schröter-Kunhardt M. Nah--Todeserfahrungen aus psychiatrisch-neurologischer Sicht. In: Knoblaub H, Soeffner HG, eds. Todesnähe: interdisziplinäre Zugänge zu einem außergewöhnlichen Phänomen. Konstanz: Universitätsverlag Konstanz, 1999: 65-99.

    22 Sabom MB. Light and death: one doctors fascinating account of near-death experiences. Michigan: Zondervan Publishing House, 1998: 37-52.

    23 Penfield W. The excitable cortex in conscious man. Liverpool: Liverpool University Press, 1958.

    24 Meduna LT. Carbon dioxide therapy: a neuropsychological treatment of nervous disorders. Springfield: Charles C Thomas, 1950.

    25 Whinnery JE, Whinnery AM. Acceleration-induced loss of consciousness.  Arch Neurol  1990; 47: 764-76. 

    26 Jansen K. Neuroscience, ketamine and the near-death experience: the role of glutamate and the NMDA-receptor. In: Bailey LW, Yates J, eds. The near-death experience: a reader. New York and London: Routledge, 1996: 265-82.

    27 Greyson B. Biological aspects of near-death experiences.  Perspect Biol Med 1998; 42: 14-32. 

    28 Grof S, Halifax J. The human encounter with death. New York: Dutton, 1977.

    29 Clute HL, Levy WJ. Electroencephalographic changes during brief cardiac arrest in humans.  Anesthesiology  1990; 73: 821-25. 

    30 Aminoff MJ, Scheinman MM, Griffing JC, Herre JM. Electrocerebral accompaniments of syncope associated with malignant ventricular arrhythmias.  Ann Intern Med  1988; 108: 791-96. 

    31 Ring K, Cooper S. Mindsight: near-death and out-of-body experiences in the blind. Palo Alto: William James Center for Consciousness Studies, 1999.

     


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  • Expériences de NDE (mort momentané), une preuve d'un vie aprés la mort?

     

    Le Dr. Raymond Moody, Médecin et Docteur en philosophie, a recueilli pendant plus de 20 ans les témoignages de personnes ayant connu une N.D.E. .Les témoignages qu’il nous rapporte sont issus de sa propre expérience en tant que médecin, ayant été amené dans l’exercice  de son métier, à accompagner les derniers moments de plusieurs mourants et ayant assisté personnellement à des cas de N.D.E. . Son analyse a été confortée par des centaines de témoignages de personnes sortis de leur silence pour témoigner de leurs expériences, trop longtemps discréditées par leurs proches entourages et leurs amis, ces personnes ont tous ressenti un immense soulagement de voir que grâce aux travaux du Docteur Moody, ils n’étaient pas les seuls à avoir vécu ce genre d’expérience.

     

    Il est à noter que le Dr. Moody a orienté son analyse sous un œil purement scientifique et expérimental et il a eu le mérite de ne pas immiscer ses croyances personnelles et de ne pas se servir du résultat de ses recherches pour diffuser un message partisan. Reconnu comme une personne d’une extrême intelligence et d’une grande culture et de surcroît, Docteur en philosophie,  il a également apposé   les expériences de N.D.E. aux différentes interprétations philosophiques et à différentes doctrines en ayant pris soin de rencontrer les experts en la matière, et en sa propre qualité de philosophe. Ceci n’a rendu son analyse que plus enrichissante.

     

    Concernant les circonstances ayant accompagné ces expériences de N.D.E., il est important de noter que ces expériences sont rapportées par des gens de toute âge, de toute confession, y compris de «non croyants », et ces expériences ont été vécu aussi bien à la suite de maladies ayant conduit à un trauma  mais également suite à des accidents survenus à l’improviste et même parfois sans aucun trauma apparent.   

     

    D’autres part l’analyse des ces différentes expériences montre sans le moindre doute qu’il ne s’agit pas d’ « illusion » ou d’états comparables à ceux perçus suite à des  expériences psychédéliques. Les témoins rapportent au combien leur expérience leur a paru réel, plus réel que leur propre vivant et ils arrivent unanimement à raconter dans le moindre détail, ce qui s’est passé autour de leur dépouille -et même au-delà, durant le laps de temps de leur « mort » momentanée.

     

    Enfin, le D. Moody a été unanimement reconnu au plus au niveau pour le sérieux de ses travaux et pour son approche neutre, purement scientifique et pluridisciplinaire et par sa démarche dénué de toute notion partisane. D’autres experts en la matière comme le Dr Elisabeth Kübler-Ross, le Dr. Melvin Morse, Kenneth Ring, Mickael Sabom … - la liste s’allonge de plus en plus-, ont également consacré leur vie à ce phénomène et le résultat de leurs recherches respectives aboutit non seulement aux mêmes conclusions mais permet même d’ajouter toujours plus de nouveaux éléments à notre faible connaissance de ce phénomène. La « publicité » croissante autour des N.D.E permet à de plus en plus de personnes, trop longtemps dénigrées et isolées,  de sortir de leur silence et de contribuer à l’étude de ce phénomène scientifique.

     

     

    L’analyse des différentes N.D.E. racontées par les personnes les ayant vécues comportent des traits communs à toutes les expériences et des traits relevés seulement par une partie d’entres eux. Mais chacun de ces traits qu’ils soient communs à tous ou seulement rapportés par une partie, sont à chaque fois racontés par un nombre suffisant de personnes, avec leurs termes propres, pour être classé comme faisant parti intégrante du phénomène de mort instantanée.

     

    Pour se mettre dans le bain voici une l’expérience type de NDE, nous détaillerons par la suite la vingtaine de traits communs classifiés à ce jour..

     

    Voici donc un homme qui meurt, et, tandis qu’il atteint le paroxysme de la détresse physique, il entend le médecin constater son décès. Comme un fort timbre de sonnerie ou un bourdonnement, et dans le même temps il se sent emporté avec une grande rapidité à travers un obscur et long tunnel. Après quoi il se retrouve soudain hors de son corps physique, sans quitter toutefois son environnement immédiat; il aperçoit son propre corps à distance, comme en spectateur. Il observe de ce point de vue privilégié les tentatives de réanimation dont sont corps fait l’objet ; il se trouve dans un état de forte tension émotionnelle.

    Au bout de quelques instants, il se reprend et s’accoutume peu à peu à l’étrangeté de sa nouvelle condition. Il s’aperçoit qu’il continue à posséder un « corps » , mais ce corps est d’un nature particulière et jouit de facultés très différentes de celles dont faisait preuve la dépouille qu’il vient d’abandonner. Bientôt, d’autres événements se produisent : d’autres êtres s’avancent à sa rencontre, paraissant vouloir lui venir en aide ; il entrevoit les « esprits » de parents et d’amis décédés avant lui. Et soudain, une entité spirituelle, d’une espèce inconnue, un esprit de chaude tendresse, tout vibrant d’amour – un « être de lumière » - se montre à lui. Cet « être » fait surgir en lui une interrogation, qui n’est pas verbalement prononcée, et qui le porte à effectuer le bilan de sa vie passée. L’entité le seconde dans cette tâche en lui procurant une vision panoramique, instantanée, de tous les événements qui ont marqué son destin. Le moment vient ensuite ou le défunt semble rencontrer une sorte de barrière, ou de frontière, symbolisant l’ultime limite entre sa vie terrestre et la vie à venir. Mais il constate alors qu’il lui faut revenir en arrière, que le temps de mourir n’est pas encore venu pour lui. A cet instant, il résiste, car il est désormais subjugué par le flux des événements de l’après-vie et ne souhaite pas ce retour. Il est envahi d’intenses sentiments de joie, d’amour et de paix. En dépit de quoi il se retrouve uni à son corps physique : il renaît à la vie.

    Par la suite, lorsqu’il tente d’expliquer à son entourage ce qu’il a éprouvé entre-temps, il se heurte à différents obstacles. En premier lieu, il ne parvient pas à trouver des paroles humaines capables de décrire de façon adéquate cet épisode supraterrestre. De plus, il voit bien que ceux qui l’écoutent ne le prennent pas au sérieux, si bien qu’il renonce à se confier à d’autres. Pourtant, cette expérience marque profondément sa vie et bouleverse notamment toutes les idées qu’il s’était faites jusque-là à propos de la mort et de ses rapports avec la vie. 

     

    Maintenant que nous avons un récit type voici la vingtaine de traits caractéristiques rapportés par la totalité des gens ayant vécu cette expérience. Certaines personnes peuvent ne pas avoir vécu certains de ces traits communs dans le sens où au moment où ils racontent leur histoire, de longues années se sont écoulés depuis leur expérience de mort instantanée, ils peuvent donc  avoir perdu le souvenir de certains épisodes de leurs  expériences.

     

    1-      l’incommunicabilité

    2-      l’audition du verdict

    3-      Sentiments de calme et de paix

    4-      Les bruits

    5-      Le tunnel obscur

    6-      Décorporation

    7-      Contacts avec d’autres

    8-      Rencontres avec des esprits égarés

    9-      Impressions de connaissance intégrale

    10-  Ville de lumière

    11-  L’être de lumière

    12-  Le panorama de la vie

    13-  Le Jugement

    14-  Frontière ou limite

    15-  Le retour

    16-  Le problème du témoignage

    17-  Répercussions sur la conduite de la vie

    18-  Nouvelles perspectives sur la mort

    19-  Confirmations

     

    Nous aborderons également la preuve de l’existence d’une notion de  « temps » au cours de ces expériences de mort momentané, même si ce temps semble avoir des propriétés différentes de la notion de temps linéaire que l’on connaît dans notre monde terrestre. Que ces expériences aient duré quelques secondes jusqu’à plusieurs heures, la sensation éprouvée par les intéressés quant au temps qu’ils ont passé dans cette état de « mort » semble être indépendant de la durée « réelle » de leur état de « mort ». 

     

    Certaines personnes témoignent même avoir vécu ce phénomène suite à a un grand danger auquel ils étaient confrontés, un secours « naturel » les a alors tirés d’affaire alors même qu’ils venaient de se faire à l’idée que leur mort était inévitable.

     

    D’autres personne ayant vécu une NDE suite à une tentative de suicide racontent aussi les particularités de leur histoire.

     

    Enfin, nous apposerons ces expériences de N.D.E. à des récits plus anciens et de différentes cultures qui indiquent incontestablement que ce phénomène n’est pas propre à une époque ou à une tradition donnée.

     

     

    1-L’incommunicabilité

     

    Les conditions d’intelligibilité d’un langage dépendent en général de l’existence d’un lot important d’expériences communes, auxquelles nous avons tout participé. D’où les difficultés que l’on peut éprouver pour appréhender les différents récits des gens qui ont vécus une N.D.E., n’ayant pas nous même expérimenté ce genre de phénomène. De même, les intéressés sont confrontés à des obstacles sémantiques pour narrer leurs histoires dans le sens ou il n’existe pas de vocabulaire approprié pour décrire un phénomène non terrestre avec des mots terrestres.. Les personnes en questions sont unanimes à qualifier leurs expériences d’ineffables, c'est-à-dire inexprimable.

     

    Les intéressés témoignent sous ces termes :

    « Je ne trouve pas de mots pour exprimer ce que j’essaye de vous dire » ou bien : «Il n’existe aucun terme, aucun adjectif, aucun superlatif, qui puisse traduire cela »

     

     

    2- L’Audition du verdict

     

    De nombreux patients attestent qu’ils ont entendus leurs médecins ou d’autres personnes annoncer leur mort.  Voici un exemple rapporté d’un médecin qui a annoncé la mort d’un de ses patients :

     

    « Une de mes clientes eut un arrêt du cœur, juste au moment ou un autre chirurgien et moi-même nous nous apprêtions à l’opérer. J’étais là, et j’au vu ses pupilles se dilater. Nous avons tenté de la ranimer, mais en vain ; si bien que je l’ai crue morte. J’ai dit alors à mon confrère : «Essayons encore un coup avant de renoncer tout à fait. » Et son cœur s’est enfin remis à battre, elle a repris connaissance. Par la suite, lorsque je lui ai demandé si elle avait conservé un souvenir de cette « mort », elle m’a répondu qu’elle ne se rappelait pas grand-chose, sinon qu’elle m’avait entendu dire : «  essayons encore un coup avant de renoncer tout à fait.»  

     

    3- Sentiment de calme et de paix

     

    Les intéressés témoignent d’une sensation unique, et comme jamais vécu auparavant, de paix, de réconfort et d’un bien être immense :

     

    «Je commençai à éprouver des sensations délicieuses. Je ne ressentais absolument rien si ce n’est paix, réconfort, bien être, un grand calme. J’avais l’impression que tous mes ennuis avaient cessée, et je me disais : ‘Que c’est doux, que c’est paisible, je n’ai mal nulle part.’ »

     

     

    4- les Bruits

     

    Beaucoup de témoignages font état de sensations sonores survenant au moment de leur mort ou à l’approche de la mort. Ces sensations peuvent être dans certains cas très désagréables. Un homme donné pour « mort » pendant plus de 20 minutes décrit une sorte de « vrombissement franchement pénible provenant de l’intérieur de ma tête. Cela me mit très mal à l’aise… je n’oublierai jamais ce son ». Une femme raconte comment, tandis qu’elle perdait connaissance, elle entendit « un fort timbre de sonnerie. On pourrait le décrire comme un bourdonnement aigu. Et je me trouvais comme prise dans un tourbillon ». D’autres qualifient ce son de grondement, de détonation, de « sifflement, semblable à celui du vent ».

     

    Dans d’autres cas, ces phénomènes auditifs peuvent prendre l’aspect d’une musique agréable. Ainsi, un homme qui avait été animé après avoir été déclaré mort à son arrivée à l’hôpital rapporte durant la durée de son expérience :

     

    «  … j’entendais quelque chose qui ressemblait à un tintement de cloches dans le lointain, comme apporté par le vent ; cela évoquait des harpes éoliennes à la japonaise… C’était le seul son que je puisse percevoir par moments. »  

     

    Article entierement basé sur les travaux du Dr. Raymond Moody:

    " La Vie après la vie" et "Lumières nouvelles sur la vie après la vie"

     

     

     

    1           Introduction


    Selon un sondage récent, presque la moitié français croient à "la vie après mort" [1], c'est à la dire à la croyance de la persistance de la conscience d'une personne, même après sa mort clinique [9]. Des nombreuses déclinaisons à cette croyance existent, telles la croyance en la réincarnation, en la possibilité d'une mémoire extra-cérébrale.


    De nombreux patients témoignent avoir des souvenirs d’impressions étranges, lorsqu’ils étaient dans un « état proches de la mort [2] », suite à un accident ou une maladie. Souvenirs remémorés (survenant) le plus souvent après la phase de réanimation [3].


    Selon le docteur américain Raymond Moody et la psychiatre suisse Elisabeth Kübler-Ross, qui ont étudié ces NDE, les patients relateraient, à leur réveil, le souvenir, par exemple, d’un bourdonnement, d’un bruit de sonnerie, une impression de grande paix intérieure, un sentiment de flotter hors de son corps puis de l’observer d'en haut, souvent l’impression de se déplacer dans un tunnel, débouchant sur une lumière brillante ou aveuglante, les retrouvailles, avec des gens décédés, des saints, le Christ, des anges, etc. … Dans certains cas, le témoin décrit la vison du défilement de sa vie, devant ses yeux. Certains constateraient que cette expérience est si merveilleuse qu’ils ne veulent plus « retourner dans son corps ».

    Cet ensemble de « souvenirs » et « d’impressions» est encore appelées _ dans une certaine littérature, consacrée à elle _ « expérience de mort imminente », EMI, en français, ou « Near death experience » ou NDE, en anglais.


    Selon Raymond Moody et Elisabeth Kübler-Ross, ces NDEs surviennent pour environ 30% des personnes ayant « frôlé la mort » et ayant été en réanimation.

    Selon un autre article sur les NDE paru dans la revue médicale américaine Lancet, du 15 décembre 2001,ila été constaté que 8 à 12 pour cent de 344 patients réanimés après un arrêt du cœur, avaient vécu des NDEs et environ 18 % d’entre eux s'étaient souvenus, en partie, de ce qui leur était arrivée durant la phrase où ils étaient en danger [4].


    Selon E. Kübler-Ross, ces NDE pourraient survenir :


    1.         lors de l’observation d’un électroencéphalogramme (EEG) plat momentané [7][8][9] chez le patient …

    2.         lors de perturbations [MB1] du fonctionnement du cerveau due à une « détresse circulatoire » ou/et à un défaut d’oxygénation ou lié à des perturbations métaboliques,

    3.         lors d'un état de veille, de sommeil ou d’un état intermédiaire, obtenus par des techniques de rêves lucides (ou éveillés), d’extase mystique, de transes, d’éveil de kundalini (énergie vitale, ki, chi), de satori, de Samadhi, etc. [10] …


    Durant ces expériences, les patients peuvent décrire aussi des états Modifiés de Conscience (EMC) et des Expérience « Hors du corps » _ c’est à dire de « décorporation » de « sortie hors du corps », encore appelée EHC ou OBE pour « Out of Body Experience », de « voyage astral », de vision à distance.


    Pour Raymond Moody [1] et Elisabeth Kübler-Ross [2], qui ont popularisé les NDEs auprès du grand public, ces NDEs seraient la preuve de la persistance de la conscience d’une personne, après sa mort clinique (ce que la littérature abondante sur les NDEs, appellent encore la « vie après la vie » ou « la vie dans l’Au-delà »).


    Pour quelques parapsychologues, l’existence de « bons et mauvais voyages NDEs » sont la preuve de l’existence du paradis et de l'enfer. Certains d’entre eux croient que l’âme quitte le corps et va vers « l'autre monde » puis  retourne dans le corps. Ils supposent que les rêves où le patient se vit à l'extérieur de son lit, sont la preuve de l’existence de l'âme ou de l’esprit, hors de son corps, pendant le sommeil.


    2           Discussions


    Les scientifiquespensent que l'on peut donner une explication neurochimique aux NDEs, ces dernières étant alors le résultat de l’état neurobiologique ou neurochimique, vécu par un cerveau en détresse (risquant de mourir), « dément » ou bien drogué.


    Les cas où le patient se vit à l’extérieur de son lit sont un phénomène bien connu et répertorié, en particulier dans les crises épileptiques temporo-insulaires [5].


    Le Professeur Olaf Blanke, Olaf Blanke, neurologue et chercheur à l'Hôpital Universitaire de Genève et directeur du Laboratoire des Neurosciences Cognitives à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, a étudié la jonction temporo-parietale[MB2] , une structure du cerveau, nous permettant, à tout moment de savoir, de savoir l'orientation et la position de notre corps. Selon ce professeur (qui a fait paraître le résultat de ses études dans la revue Nature [11], sous l'effet des stimulations électriques, les patients ont eux aussi affirmé avoir l'étrange impression d'être couchés à côté d'eux-mêmes, voire d'être menacés par leurs propres mains. … bref qui relateraient des expériences proches des NDEs [6].


    Bien que relativement fiable dans sa perception et son analyse de notre environnement, il n'est pas rare que le cerveau, dans un état de stress extrême ou de conscience modifiée, produise des images et des sensations _ rêve, hallucinations, illusions … _ détachées de toute réalité physique (preuve s’il en est de la fragilité possible du cerveau humain).


    En outre, des personnes n’ayant pas vécu « d’états proches de la mort », ont eu malgré tout des expériences semblant identiques aux NDEs, dans le cas de psychoses (pouvant être elles-même dues à un déséquilibre neurochimique sévère) ou dans le cas de l'utilisation de drogues comme le haschisch, le LSD ou le DMT.


    Selon Susan Blackmore, Maître de conférences en Psychologie à "University of the West of England", à Bristol, les expériences que Moody décrite comme typiques des NDE, peuvent être dues aux états cérébraux, du au stress, à sa « détresse », déclenchés par l'arrêt du cœur et à l'anesthésie (Blackmore 1993 [3] [4]).


    Susan Blackmore attribue les sentiments paix extrême, durant une NDE, relatés par certains patients, à l’émission d'endorphines en réponse à la situation de détresse ou de stress extrême du cerveau. Le bourdonnement ou le son de sonnerie sont attribués, selon elle, à une anoxie cérébrale ([4] op. cit. 64). 


    Selon, l’auteur, qui les a pratiqué lui-même, certains techniques de yogas et de rétention de la respiration peuvent aussi provoquer une « sous-oxygénation » du cerveau _ certains techniques respiratoires du yoga étant d’ailleurs connues comme dangereuses. Elles pourraient éventuellement produire des NDEs durant ces exercices.

    Le Docteur Karl Jansen aurait aussi reproduit des NDEs, avec de la ketamine, un anesthésique à effet rapide et hallucinogène [6].Durant l'anesthésie par ketamine, une conscience « dissociée » et « extérieure à son corps » est obtenue, différant totalement de l’état « d'inconscience » produite par les anesthésiques conventionnels.


    Selon docteur Jansen, la ketamine peut reproduire toutes les particularités principales de la NDE, incluant le voyage à travers un tunnel sombre vers la lumière, le sentiment que l'on est mort et qu’on peut converser intimement avec Dieu, les hallucinations, les expériences de sorties du corps, des bruits étranges, etc. … Selon Jansen, cela prouve bien qu'une NDE n'est pas la preuve d'une « vie outre-tombe » [6].


    L’impressions de voir ce qu’il se passe dans la salle d’opération ou de réveil


    Certaines personnes se rappellent, avoir vu leur propre corps entouré de docteurs et d’infirmières, comme si leur point de vue était situé près du plafond. Ils se rappellent même des conversations tenues par ces derniers, tandis qu'ils étaient "inconscients". Ils sentaient comme si leur esprit ou âme avaient quitté leur corps et l'observait d'un point surélevé.


    Mais ces dernières « visions » ou souvenirs sont-ils réels ?


    Il est possible, qu'une personne perçue comme inconsciente par l’équipe médicale ou scientifique, perçoive et entende malgré tout ce qu’il se dit dans la pièce.

    Il se peut aussi que les souvenirs de l’expérience, soient composées d’un mélange de conversations, entendues par le patient après le réveil, de proches parlant de ce qui était arrivé, tandis qu’il frôlait la mort et de souvenirs de données inconsciemment entendues et enregistrées tandis que l’on était inconscient .


                La « vision » de personnes décédées ou « d’anges », durant les NDEs, pourrait être aussi liée au système de croyance et aux préoccupations du moment de la personne, tout comme dans les rêves. Ce genre de « rencontres » avec des anges, Jésus … pouvant aussi survenir aussi dans de « simples » rêves.


    Sinon, R. Moody fait l'omission évidente des cas ne s'adaptant pas à son hypothèse, comme les cas de NDEs terrifiantes. Car il existe aussi de nombreux rapports, faisant état de NDEs désagréables, impliquant des tortures par des elfes, des géants, des démons, etc. … [10].


    Qu’est ce que la mort cérébrale et le « comas dépassé » ?


    Un épisode d’électroencéphalogramme (EEG) plat, momentané, ne signifie pas nécessairement la mort cérébrale ou un « comas dépassé » [9]. De plus qu’entend-on par EEG plat ? Est-ce l’arrêt d’une activité résiduelle du cerveau, de l’arrêt total de l’oxygénation des cellules cérébrales ? Comment l’a-t-on observé ?

    Souvent, la durée d’observation de ces EEG plats n’a souvent pas été indiqué, lors de leur relation par E. Kübler-Ross [2]. On peut même douter que ces EEG ont été observés dans des conditions strictement scientifiques (dans l’urgence, le corps médical pense plus à réanimer, de relancer au plus vite les fonctions vitales du patient, que de s’occuper d’observations scientifiques).


    3           Conclusion


    Dans l’état actuel de nos connaissances, les NDEs semblent explicables dans le cadre d’hypothèses neurochimiques et neurobiologiques connues. Il n’est donc pas besoin de faire appel à d’autres hypothèses.


    Nous remercions :


    - le Professeur Axel Kahn,

    - Monsieur Hervé Chneiweiss,

    - le Professeur Olaf Blanké,

    - Madame Monique Bertaud.


    Pour leurs aides et contributions concernant cet article.


    4           L’avis d’Hervé Chneiweiss, Directeur de Recherche au CNRS[7]


    « Les expériences NDE étant rares et non reproductibles, les travaux scientifiques ne peuvent se baser que sur les témoignages et les enregistrements post-critiques. Autant dire que les données sont minces.
    Moins rare, mais s'agit-il de la même chose, le sentiment de "sortie de son corps", qui est mieux analysé et fait l'objet des travaux de Blanke et du groupe de Genève.

    L'ensemble des études qui me sont connues, et qui tentent d'analyser sur le plan neurobiologique le phénomène NDE, pointent vers un fonctionnement altéré de l'hippocampe, structure carrefour des processus de mémorisation et
    de remémoration. Il reste toutefois à en comprendre le mécanisme, étant entendu qu'il ne s'agit pas de crises d'épilepsie partielles, ni d'un simple phénomène d'anoxie (sinon tous les patients ranimés après un arrêt cardiaque
    vrai aurait cette expérience). Certains auteurs suggèrent une forme particulière de récepteur NMDA (probablement en cause dans les expériences que vous rapportez utilisant la kétamine), mais je n'ai trouvé aucune étude
    sérieuse permettant d'argumenter cette hypothèse.

    Plusieurs auteurs, dont Greyson [8]
    , ont insisté sur la personnalité des personnes rapportant des NDE, souvent enclines au mysticisme voir présentant des états limites de la schizophrénie. Je ne suis pas capable de
    juger, n'étant pas psychiatre
     »


    Hervé Chneiweiss, Directeur de Recherche au CNRS, Responsable de l'équipe de Neuro-Oncologie Moléculaire et Cellulaire Inserm U114, Collège de France, PARIS (extrait du texte d’un mail de M. Chneiweiss échangé avec l’auteur de cet article).


    5           Bibliographie


    [1] ·"Life after loss" de Raymond A. Moody, Ph.D, M.D., traduit en français sous le Titre « la vie après la vie » (J’ai lu, 1980).

    [2] “On Death and Dying”, 1969, de Elisabeth Kuebler-Ross, Son livre Best Seller. (Scribner Book Company, réédité en juin 1997) , traduit en français sous le Titre « Vivre avec la mort et les mourants » (Rocher, Paris ; Tricorne, Genève).


    [3] Near-Death Experiences: In or out of the body? by Susan Blackmore, Skeptical Inquirer 1991, 16, 34-45.

    Email : susan.blackmore@blueyonder.co.uk, site: http://www.susanblackmore.co.uk/research.htm


    [4] Blackmore, Susan J., Dying to Live: Near-death Experiences (Buffalo, N.Y. : Prometheus Books, 1993).


    [5] "Using Ketamine to Induce the Near-Death Experience: Mechanism of Action and Therapeutic Potential"  and The Ketamine Model of the Near Death Experience: A Central Role for the NMDA Receptor by Dr. Karl Jansen.


    [6] Jansen, Karl. Ketamine: Dreams and Realities (The Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies, 2001).


    [7] Définitions de la mort cérébrale : état de défaillance complète et irréversible du cerveau et tronc cérébral. Sources : http://www.swisstransplant.org/FR/donneurs/mort_cerebrale.html et http://www.europsy.org/ceemi/defmort.html


    [8] dans le document ci-après, pages 4 et  8, il est dit « En cas de destruction complète du tronc cérébral, l’électroencéphalogramme révèle un tracé plat et la mesure du débit sanguin démontre un arrêt circulatoire supra- et infratentoriel, tout comme lors de lésions hémisphériques. ».


    Pour constater une mort cérébrale, il faut une durée d'observation :


    a) de 6 heures chez les adultes et les enfants de plus de 2 ans, [...],

    b) de 24 heures chez les enfants de moins de 2 ans [...],

    c) d’au moins 48 heures chez les adultes et les enfants, lorsque

    l’origine du coma est inconnue et que les examens métaboliques ou toxicologiques ne

    peuvent être effectués, ainsi que chez tous les patients qui ne peuvent être classés sous  a) et b).


    Source : http://www.samw.ch/content/Richtlinien/f_DefTod.pdf


    [9] « coma stade 4 ou coma dépassé : la vie n'est maintenue que par des moyens artificiels.
    L'électroencéphalogramme montre un rythme plus ou moins ralenti. Au pire, il est plat. C'est un élément primordial pour la surveillance d'un coma prolongé.
     »

    Source : http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_808_comas.htm


    Aspects pathophysiologiques et anatomiques de la mort cérébrale : La conscience, la perception de soi et de son environnement, constitue un phénomène biologique qui prend naissance dans le cortex cérébral. Si la fonction du cortex des deux hémisphères est perturbée, il en résulte un trouble de la conscience. Une défaillance fonctionnelle complète du cortex provoque un coma profond. Si, dans cette situation, le tronc cérébral est intact, la respiration et la circulation persistent et on parle alors d’état végétatif.

    Si par contre les fonctions du tronc cérébral sont également absentes, la respiration spontanée cesse, mais la circulation peut être maintenue. Lorsque cet état doit être considéré comme irréversible sur la base des résultats cliniques, on parle de «mort cérébrale», en anglais de «whole-brain death».

    Pour pouvoir fonctionner, le cortex doit être stimulé en permanence à partir de structures plus profondes du cerveau. Ce pacemaker biologique est désigné par le terme «système activateur réticulaire ascendant». Sa composante principale est la formation réticulée du tronc cérébral, qui envoie des projections jusqu’au cortex des deux hémisphères par les noyaux thalamiques bilatéraux. Si ce pacemaker biologique vient à défaillir, la fonction du cortex s’effondre également. L’effet biologique d’une lésion du tronc cérébral au niveau de la formation réticulée est donc le même que celui d’une lésion bilatérale du cortex. En cas d’atteinte complète et irréversible du tronc cérébral, le cortex ne peut pas non plus recouvrer

    sa fonction. Cette situation est définie comme «mort du tronc cérébral», en anglais «brain stem death» (Figure 1).

    Du point de vue clinique, on ne peut distinguer entre mort par lésion isolée du tronc cérébral et mort par une lésion touchant tout le cerveau («mort du tronc cérébral» versus «mort cérébrale»). On peut constater empiriquement qu’en cas de défaillance du tronc cérébral, la fonction des hémisphères corticaux cesse également. En cas de destruction complète du tronc cérébral, l’électroencéphalogramme révèle un tracé plat et la mesure du débit sanguin démontre un arrêt circulatoire supra- et infratentoriel, tout comme lors de lésions hémisphériques. >>

    source : http://www.samw.ch/content/Richtlinien/f_DefTod.pdf


    [10] Article “NDE”, sur le site « Committee for the Scientific Investigation of Claims of the Paranormal » éditeur de la revue « Skeptical Inquirer » http://www.csicop.org


    [11] Blanke O, Ortigue S, Landis T, Seeck M. (2002) Stimulating illusory own-body perceptions. Nature 419: 269-270.

    Voir aussi Commentaires / Éditorial : Lancet Neurology 2002, 1; 400.; Trends in Cognitive Neuroscience 2003, 5; 104-106.


    Note: O. Blanké a publié d’autres articles, sur la « Conscience Corporelle et la Conscience du Moi » :

    - Blanke O, Spinelli L, Landis T, Seeck M (2004) Out-of body experience and autoscopy of neurological origin. Brain 127: 243-258. see also Editorial: Frith C (2004) The pathology of experience. Brain 127: 239-242.

    - Blanke O, Arzy S. (in press) The self, out-of-body experiences, and the temporo-parietal junction. The Neuroscientist.

    (source: Brain Mind Institute, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne : http://bmi.epfl.ch/LNCO.html ).



    6         Abstracts concernant les NDE ou les OBE


    J Neurosci. 2005 Jan 19;25(3):550-7.    Related Articles, Links
     
    Linking out-of-body experience and self processing to mental own-body imagery at the temporoparietal junction.
    Blanke O, Mohr C, Michel CM, Pascual-Leone A, Brugger P, Seeck M, Landis T, Thut G.

    Functional Brain Mapping Laboratory, Department of Neurology, University Hospital, 1211 Geneva, Switzerland.


    Olaf Blanke, neurologue et chercheur à l'Hôpital Universitaire de Genève et directeur du Laboratoire des Neurosciences Cognitives à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne.

    e-mail : olaf.blanke@epfl.ch

    The spatial unity of self and body is challenged by various philosophical considerations and several phenomena, perhaps most notoriously the "out-of-body experience" (OBE) during which one's visual perspective and one's self are experienced to have departed from their habitual position within one's body. Although researchers started examining isolated aspects
    of the self, the neurocognitive processes of OBEs have not been investigated experimentally to further our understanding of the self. With the use of evoked potential mapping, we show the selective activation of the temporoparietal junction (TPJ) at 330-400 ms after stimulus onset when healthy volunteers imagined themselves in the position and visual
    perspective that generally are reported by people experiencing spontaneous OBEs. Interference with the TPJ by transcranial magnetic stimulation (TMS) at this time impaired mental transformation of one's own body in healthy
    volunteers relative to TMS over a control site. No such TMS effect was observed for imagined spatial transformations of external objects, suggesting the selective implication of the TPJ in mental imagery of one's own body. Finally, in an epileptic patient with OBEs originating from the TPJ, we show partial activation of the seizure focus during mental
    transformations of her body and visual perspective mimicking her OBE perceptions. These results suggest that the TPJ is a crucial structure for the conscious experience of the normal self, mediating spatial unity of self and body, and also suggest that impaired processing at the TPJ may lead to pathological selves such as OBEs.


    Trad FR. : La conscience spatiale du moi et le corps est confrontée à des considérations philosophiques diverses et à plusieurs phénomènes, peut-être le plus notoirement "l'expérience de sortie du corps" (OBE) pendant lequel la perspective visuelle et son moi sont ressentis comme extérieur ou parti de notre emplacement habituel dans notre corps. Bien que les chercheurs aient commencé à examiner des aspects isolés …

    PMID: 15659590 [PubMed - in process]

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    2: Neuroscientist. 2005 Feb;11(1):16-24.    Related Articles, Links
     
    The out-of-body experience: disturbed self-processing at the temporo-parietal junction. Blanke O, Arzy S.
    Functional Brain Mapping Laboratory, Department of Neurology, University Hospital, Geneva, Switzerland. olaf.blanke@hcuge.ch

    Folk psychology postulates a spatial unity of self and body, a "real me" that resides in one's body and is the subject of experience. The spatial unity of self and body has been challenged by various philosophical considerations but also by several phenomena, perhaps most notoriously the "out-of-body experience" (OBE) during which one's visuo-spatial perspective and one's self are experienced to have departed from their habitual position within one's body. Here the authors marshal evidence from neurology, cognitive neuroscience, and neuroimaging that suggests that OBEs are related
    to a failure to integrate multisensory information from one's own body at the temporo-parietal junction (TPJ). It is argued that this multisensory disintegration at the TPJ leads to the disruption of several phenomenological and cognitive aspects of self-processing, causing illusory reduplication, illusory self-location, illusory perspective, and illusory
    agency that are experienced as an OBE.
    PMID: 15632275 [PubMed - in process]

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    3: Brain. 2004 Feb;127(Pt 2):243-58. Epub 2003 Dec 8.    Related Articles, Links

    Erratum in:
    *    Brain. 2004 Mar;127(Pt 3):719.
    Comment in:
    *    Brain. 2004 Feb;127(Pt 2):239-42.
     
    Out-of-body experience and autoscopy of neurological origin. Blanke O, Landis T, Spinelli L, Seeck M.
    Laboratory of Presurgical Epilepsy Evaluation, Programme of Functional Neurology and Neurosurgery, University Hospital, Geneva, Switzerland. olaf.blanke@hcuge.ch

    During an out-of-body experience (OBE), the experient seems to be awake and to see his body and the world from a location outside the physical body. A closely related experience is autoscopy (AS), which is characterized by the
    experience of seeing one's body in extrapersonal space. Yet, despite great public interest and many case studies, systematic neurological studies of OBE and AS are extremely rare and, to date, no testable neuroscientific
    theory exists. The present study describes phenomenological, neuropsychological and neuroimaging correlates of OBE and AS in six neurological patients. We provide neurological evidence that both experiences share important central mechanisms. We show that OBE and AS are frequently associated with pathological sensations of position, movement and perceived completeness of one's own body. These include vestibular sensations (such as floating, flying, elevation and rotation), visual body-part illusions (such as the illusory shortening, transformation or movement of an extremity) and the experience of seeing one's body only partially during an OBE or AS. We also find that the patient's body position
    prior to the experience influences OBE and AS. Finally, in five patients, brain damage or brain dysfunction is localized to the temporo-parietal junction (TPJ). These results suggest that the complex experiences of OBE and AS represent paroxysmal disorders of body perception and cognition (or body schema). The processes of body perception and cognition, and the unconscious creation of central representation(s) of one's own body based on proprioceptive, tactile, visual and vestibular information-as well as their integration with sensory information of extrapersonal space-is a
    prerequisite for rapid and effective action with our surroundings. Based on our findings, we speculate that ambiguous input from these different sensory systems is an important mechanism of OBE and AS, and thus the intriguing
    experience of seeing one's body in a position that does not coincide with its felt position. We suggest that OBE and AS are related to a failure to integrate proprioceptive, tactile and visual information with respect to one's own body (disintegration in personal space) and by a vestibular dysfunction leading to an additional disintegration between personal
    (vestibular) space and extrapersonal (visual) space. We argue that both disintegrations (personal; personal-extrapersonal) are necessary for the occurrence of OBE and AS, and that they are due to a paroxysmal cerebral dysfunction of the TPJ in a state of partially and briefly impaired consciousness.

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    1: Br J Psychol. 2004 May;95(Pt 2):161-77.    Related Articles, Links
     
    A Rasch scaling validation of a 'core' near-death experience. Lange R, Greyson B, Houran J.
    Southern Illinois University School of Medicine, USA.

    For those with true near-death experiences (NDEs), Greyson's (1983, 1990) NDE Scale satisfactorily fits the Rasch rating scale model, thus yielding a unidimensional measure with interval-level scaling properties. With
    increasing intensity, NDEs reflect peace, joy and harmony, followed by insight and mystical or religious experiences, while the most intense NDEs involve an awareness of things occurring in a different place or time. The semantics of this variable are invariant across True-NDErs' gender, current age, age at time of NDE, and latency and intensity of the NDE, thus identifying NDEs as 'core' experiences whose meaning is unaffected by external variables, regardless of variations in NDEs' intensity. Significant qualitative and quantitative differences were observed between True-NDErs and other respondent groups, mostly revolving around the differential emphasis on paranormal/mystical/religious experiences vs. standard reactions to threat. The findings further suggest that False-Positive respondents reinterpret other profound psychological states as NDEs. Accordingly, the Rasch validation of the typology proposed by Greyson (1983) also provides new insights into previous research, including the possibility of embellishment over time (as indicated by the finding of positive, as well as negative, latency effects) and the potential roles of religious affiliation and religiosity (as indicated by the qualitative differences surrounding paranormal/mystical/religious issues).

    PMID: 15142300 [PubMed - indexed for MEDLINE]

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    2: Psychol Sci. 2004 Apr;15(4):254-8.    Related Articles, Links
     
    Near-death experiences and the temporal lobe. Britton WB, Bootzin RR.
    Department of Psychology, University of Arizona, Tucson, AZ 85721, USA.
    wbritton@u.arizona.edu

    Many studies in humans suggest that altered temporal lobe functioning, especially functioning in the right temporal lobe, is involved in mystical and religious experiences. We investigated temporal lobe functioning in individuals who reported having transcendental "near-death experiences" during life-threatening events. These individuals were found to have more temporal lobe epileptiform electroencephalographic activity than control subjects and also reported significantly more temporal lobe epileptic symptoms. Contrary to predictions, epileptiform activity was nearly completely lateralized to the left hemisphere. The near-death experience was not associated with dysfunctional stress reactions such as dissociation, posttraumatic stress disorder, and substance abuse, but rather was associated with positive coping styles. Additional analyses revealed that near-death experiencers had altered sleep patterns, specifically, a shorter duration of sleep and delayed REM sleep relative to the control group. These results suggest that altered temporal lobe functioning may be involved in the near-death experience and that individuals who have had such experiences are physiologically distinct from the general population.


    PMID: 15043643 [PubMed - indexed for MEDLINE]

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    3: Lancet. 2001 Dec 15;358(9298):2039-45.    Related Articles, Links

    Erratum in:
    *    Lancet 2002 Apr 6;359(9313):1254.
    Comment in:
    *    Lancet. 2001 Dec 15;358(9298):2010-1.
    *    Lancet. 2002 Jun 15;359(9323):2116.
    *    Lancet. 2002 Jun 15;359(9323):2116.

      
    Near-death experience in survivors of cardiac arrest: a prospective study in the Netherlands.
    van Lommel P, van Wees R, Meyers V, Elfferich I.
    Division of Cardiology, Hospital Rijnstate, Arnhem, Netherlands. pimvanlommel@wanadoo.nl


    BACKGROUND: Some people report a near-death experience (NDE) after a life-threatening crisis. We aimed to establish the cause of this experience and assess factors that affected its frequency, depth, and content. METHODS: In a prospective study, we included 344 consecutive cardiac patients who were successfully resuscitated after cardiac arrest in ten Dutch hospitals.
    We compared demographic, medical, pharmacological, and psychological data between patients who reported NDE and patients who did not (controls) after resuscitation. In a longitudinal study of life changes after NDE, we compared the groups 2 and 8 years later. FINDINGS: 62 patients (18%) reported NDE, of whom 41 (12%) described a core experience. Occurrence of the experience was not associated with duration of cardiac arrest or unconsciousness, medication, or fear of death before cardiac arrest.
    Frequency of NDE was affected by how we defined NDE, the prospective nature of the research in older cardiac patients, age, surviving cardiac arrest in first myocardial infarction, more than one cardiopulmonary resuscitation (CPR) during stay in hospital, previous NDE, and memory problems after prolonged CPR. Depth of the experience was affected by sex, surviving CPR outside hospital, and fear before cardiac arrest. Significantly more patients who had an NDE, especially a deep experience, died within 30 days of CPR (p<0.0001). The process of transformation after NDE took several
    years, and differed from those of patients who survived cardiac arrest without NDE.

    INTERPRETATION : We do not know why so few cardiac patients report NDE after CPR, although age plays a part. With a purely physiological explanation such as cerebral anoxia for the experience, most patients who have been clinically dead should report one.

    PMID: 11755611 [PubMed - indexed for MEDLINE]

    -----------------------------

    Lancet. 2000 Feb 5;355(9202):460-3.    Related Articles, Links
      
    Dissociation in people who have near-death experiences: out of their bodies or out of their minds?
    Greyson B.
    Department of Psychiatric Medicine, University of Virginia Health System, Charlottesville 22908-0152, USA. cbg4d@virginia.edu

    BACKGROUND: Some people who come close to death report having experiences in which they transcend the boundaries of the ego and the confines of time and space. Such near-death experiences (NDEs) share some features with the phenomenon of dissociation, in which a person's self identity becomes detached from bodily sensation. This study explored the frequency of dissociative symptoms in people who had come close to death.

    METHODS: 96 individuals who had had self-reported NDEs, and 38 individuals who had come close to death but who had not had NDEs completed a mailed questionnaire that included a measure of "depth" of near-death experience (the NDE scale) and a measure of dissociative symptoms (the Dissociative Experiences Scale).
    Median scores in the two groups were compared with Mann-Whitney U tests. The association between depth of NDE and dissociative symptoms was tested by Spearman's rank-order correlation between scores on the NDE scale and the
    dissociative experiences scale.

    FINDINGS: People who reported NDEs also reported significantly more dissociative symptoms than did the comparison
    group. Among those who reported NDEs, the depth of the experience was positively correlated with dissociative symptoms, although the level of symptoms was substantially lower than that of patients with pathological
    dissociative disorders.

    INTERPRETATION: The pattern of dissociative symptoms reported by people who have had NDEs is consistent with a non-pathological dissociative response to stress, and not with a psychiatric disorder. A greater understanding of the mechanism of dissociation may shed further light on near-death and other mystical or transcendental experiences.



    [1]Sondage récent de «Sélection du Reader's Digest» de mars 2004 : 71% des Européens interrogés _ 60% en France _  déclarent croire en Dieu et 53% des Européens croient à une vie après la mort (dont 43% des Français), source : http://permanent.nouvelobs.com/societe/20050221.FAP5831.html?1303

    [2]La définition  « d’état proche de la mort » n’est pas rigoureuse. Selon E. Kübler-Ross, certains des patients étudiés par elle, et ayant vécu une NDE, aurait eu momentanément un  EEG plat. Mais cet EEG plat n’est pas nécessairement le signe de la mort clinique. Cette dernière étant elle, déclarée après l’observation d’un EEG plat, pendant plus de 6 heures chez le patient. On définit le patient en « coma dépassé » si la mort survient dés qu'on arrête la réanimation (et tout les appareils permettant de maintenir en vie le corps du patient) [9].

    [3]Il n'existe aucune possibilité de corrélation temporelle, la survenu de ce souvenir ou impression et un moment donné de l’avancé de la phase durant laquelle le cerveau a été en danger. Si l'épisode dure 8 jours, comment situer dans le temps la corrélation entre l'examen objectif et le "ressenti" à la minute près ?. Pour l’instant c’est impossible. Car les observations neurologiques se font à la milliseconde (cette milliseconde étant unité de transmission nerveuse). Notes de Madame Monique Bertaud,  neuropsychiatre, collaboratrice de « sciences et pseudo-sciences » (SPS).

    [4]Lancet, 15 décembre 2001, Volume 357,Number 9294,Source : http://skepdic.com/nde.html 

    [5]Source : Madame Monique Bertaud, neuropsychiatre, collaboratrice à « Sciences et Pseudo-sciences » (SPS).

    [6]Blanke O, Ortigue S, Landis T, Seeck M. (2002) Stimulating illusory own-body perceptions. Nature 419: 269-270.

    Voir aussi Commentaires / Éditorial : Lancet Neurology 2002, 1; 400.; Trends in Cognitive Neuroscience 2003, 5; 104-106.

    [7]Responsable de l'équipe de Neuro-Oncologie Moléculaire et Cellulaire Inserm U114 au Collège de France.

    [8]Dissociation in people who have near-death experiences: out of their bodies or out of their minds?, Greyson B, Lancet. 2000 Feb 5;355(9202):460-3




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