• Expériences de mort imminente (EMI) : une étude pilote menée en Dordogne, à l'hôpital de Sarlat

     

    Etude pilotée par le Docteur Jourdan

    de IANDS France

     

     

    Pour la première fois en France, une étude scientifique pilote sur les Expériences de Mort Imminente est menée dans un service hospitalier. Dirigée par le Docteur Jean-Pierre POSTEL, Chef de Service d'Anesthésie-Réanimation, et Président de la Commission Médicale d'Etablissement, elle a été conçue et proposée par le Docteur Jean-Pierre JOURDAN, Directeur de la recherche de IANDS (International Association for Near-Death Studies, branche « France ») qui en assure la coordination.

    Cette étude est réalisée en collaboration avec les personnels médicaux et para-médicaux des services impliqués ( Soins Continus Médico-chirurgicaux, Urgences-SMUR, Anesthésie-Réanimation ). Après que la Direction du C H ait donné son accord, ainsi que les Chefs de Services concernés, le protocole d'étude a été mis en application. Il vise à étudier de manière prospective la phénoménologie des E M I vécues par des patients au sein de l'établissement. Une information par voie de presse (Sud-Ouest) a permis à la population de connaître l'existence de cette étude, une formation des personnels soignants des services impliqués, sur les EMI et à la prise en charge psychologique de ces patients, a été entreprise. Ethique médicale et respect du secret professionnel président à cette démarche.

    Le Centre Hospitalier Jean Leclaire de Sarlat est un établissement M C O d'une capacité de 232 lits, dont 8 lits de Soins Continus médico-chirurgicaux et une unité de soins continus de Cardiologie; il possède un plateau technique avec Blocs opératoires et obstétricaux, ainsi qu'un Service d'Urgences-SMUR. Treize mille patients passent aux urgences par an, 500 sorties SMUR/an, près de 500 accouchements/an, et un total de 9552 entrées pour hospitalisation ont été réalisées en 2008 .

    Parmi tous les patients pris en charge, une vingtaine par an est victime d'arrêt cardiaque réversible et, si l'on inclut la population de sujets anesthésiés pour des interventions chirurgicales et/ou une nécessité de sédation prolongée, environ 2000 par an entrent dans la catégorie des sujets à potentialité d'avoir vécu un état modifié de conscience avec expérience hors du corps(EHC). Si l'on se réfère aux rares estimations de la littérature (18 % pour Pim Van Lommel, 11,1 % pour Sam Parnia ), on peut chiffrer la probabilité d'un récit d'EMC (EMI et/ou EHC à une dizaine de patients par an pour notre établissement. Cette estimation est purement spéculative: à titre indicatif, une seule patiente en 2008 a relaté une EMI avec EHC, sans vision de cible; il s'agissait d'une patiente en choc hémorragique subissant une césarienne en urgence sous anesthésie générale (la cible n'était pas installée dans le Bloc opératoire, mais dans le Service de soins continus à 20 mètres de la salle d'opération dans laquelle cette patiente a vécu son EHC !). On comprend aisément la rareté du phénomène et la difficulté d'une étude clinique dans ces conditions pour un établissement de moyenne importance. Une telle étude demande d'être étendue à plusieurs sites,dont des structures à « fort débit » d'états de détresse vitale, CHU par exemple .

    En pratique, lorsqu'un patient a été victime d'un arrêt circulatoire, le médecin, l'infimier(e) ou l'aide-soignant(t) l'informe que s'il se souvient avoir vécu une expérience étrange(« décorporation », « tunnel », « lumière », « rencontre de personnes disparues », ou toute autre perception inhabituelle...) il peut s'agir d'une EMI et s'il le souhaite, est invité à décrire son expérience; la même démarche est appliquée aux patients sortis d'un coma; idem au réveil de toute anesthésie générale. Un questionnaire dirigé est alors réalisé par le « référent EMI », évalué par recours à l'échelle de Greyson, et dans l'hypothèse de la perception du contenu d'une des cibles scellées le comité de pilotage de l'étude est informé. La suite est l'exploitation de l'observation dans les conditions de toute étude scientifique. Il faut bien préciser que la « cible » qui peut paraître l'élément clé de l'étude, n'est en fait qu'un détail du protocole qui vaut dans sa globalité. Ce qui est valable dans le cas d'un arrêt circulatoire cérébral réversible, modèle le plus « facile » à informer, l'est aussi lors d'une expérience vécue durant un coma prolongé ou une anesthésie générale. Dans ces circonstances plus difficiles à analyser, car durant dans le temps, il faut faire la part des effets onirogènes de certaines médications, des mémorisations implicites ou explicites, des simples rêves enfin ( voir article sur les mémorisations per-anesthésiques et durant les comas ).

    C'est redire l'importance d'une prise en charge pluri-disciplinaire des patients concernés et d'une recherche en trans-disciplinarité sur la « Conscience » et sa phénoménologie.

    Les travaux sur les EMI et autres états modifiés de conscience( EMC ), ne s'arrêtent pas à Sarlat au protocole d'étude du Docteur Jourdan, puisque le Docteur

    J P Postel, Président du CNERIC, se livre également à une étude rétrospective de cas en recueillant les témoignages de personnes ayant vécu dans le passé des expériences qui ont pu parfois être responsables d'un syndrome de stress post-traumatique ou simplement refoulés par crainte d'en parler. Pour ce faire, il a créé une « Consultation de la Conscience », gratuite et confidentielle, consacrée aux personnes souhaitant confier leur vécu à un professionnel de santé formé dans ce domaine. Cette consultation est ouverte depuis Novembre 2009 au Centre Hospitalier Jean Leclaire de Sarlat, à raison d'un après-midi par mois; elle a déjà permis de recevoir plusieurs patients; un travail en réseau permettant une prise en charge spécifique des problèmes psychologiques des expérienceurs. Cette consultation s'adresse également aux cas de mémorisation per-anesthésique ou per-coma. Pour tout renseignement s'adresser au Service des Consultations externes du C H de Sarlat ( Tél. 05 53 31 75 75 ) ou par courrier électronique directement à jp-postel@ch-sarlat.fr Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

    Enfin, un travail de mise au point d'une cible électronique sécurisée conçue par Rémi ANDRE et Coll., visant à explorer les EMI suivant le concept de Jean-Pierre JOURDAN, est en cours de réalisation depuis un an dans le Service de Soins Continus de l'Hôpital de Sarlat. L'étude préliminaire en a été présentée lors d'un Colloque International organisé par le CNRS et l'ARTHEMOC en Avril 2009 à Paris. Sa finalisation est l'objet d'une collaboration avec un chercheur en Neurosciences et Neurophysiologie, ainsi que deux Ingénieurs en Informatique. Ce dispositif pourrait s'avérer un complément aux cibles du protocole du Dr JOURDAN.

     

     


    EMI - après Deadline le livre, expérience clinique par postatheisme

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