• Professeur Pim Van Lommel

    Pim Van Lommel est l’auteur d’une importante recherche réalisée aux Pay-Bas sur les Near Death Experience (NDE). Elle a été publiée dans la revue médicale "The Lancet" en 2001. L’article suivant est la traduction française d’une article de Van Lommel dans lequel il revient sur certaines critiques d’un sceptique du nom de Michael Shermer concernant les travaux effectués sur les NDE.

     

    Dans sa colonne "Skeptic" du Scientific American de Mars 2003, Michael Shermer a cité une étude publiée dans "The Lancet", un grand journal de médecine, par Pim van Lommel et ses collègues. Il a affirmé que cette étude "délivrait un coup de poing" à l’idée que l’esprit et le cerveau pouvaient être séparés alors que les chercheurs ont affirmé exactement l’inverse, et ont montré que des expériences de conscience hors du corps se déroulaient lors de périodes de mort clinique avec un électroencéphalogramme plat. Comme Jay Ingram, du "Canadian Discovery Channel" commenta : « L utilisation par Shermer de cette étude pour soutenir son point de vue est erronée. Il aurait pu dire : "Les auteurs pensent que c’est un mystère mais j’ai choisi d’interpréter leurs résultats différemment", mais il ne l’a pas fait. Je trouve cela très décevant » (Toronto Star, 16 mars 2003). Dans l’article qui suit, Pim van Lommel établit l’évidence que Shermer s’est représenté ses recherches de façon erronée.

    Une réponse à Shermer : Preuves médicales des NDE

    Par Pim van Lommel

    On ma récemment montré l’article* "sceptique" de Michael Shermer. D’un journal scientifique tel que le Scientific American, j’ai toujours attendu des articles correctement documentés et scientifiques, et je ne sais à quel point l’article de Shermer a été passé en revue par l’équipe éditoriale avant sa publication. Ma réaction à cet article de Shermer est dûe au fait que je suis le principal auteur de l’étude publiée dans "The Lancet" en décembre 2001 intitulée : "NDE chez les survivants d’arrêts cardiaques ; une étude prospective aux Pays Bas". Ce que Shermer a écrit à propos des conclusions de notre étude et des effets des « stimulations » magnétiques et électriques du cerveau, m’oblige à écrire cet article car que je désapprouve aussi bien ses théories que ses conclusions.

    Nous avons réalisé notre étude prospective sur 344 survivants d’arrêts cardiaques pour étudier la fréquence, la cause et le contenu des near-death experience (NDE). Une NDE est le souvenir d’impressions éprouvées lors d’un état modifié de conscience, et qui inclue notamment des éléments spécifiques tels que des expériences de décorporation, des sensations de bien être, la vision d’un tunnel, d’une lumière, de proches décédés ainsi qu’un défilement de sa propre vie. Dans notre étude, 282 patients (82%) n’ont aucun souvenir de leur période d’inconscience, 62 patients (18%) ont cependant rapporté une NDE avec les éléments "classiques" décrits précédemment. Entre les deux groupes, il n’y a pas eu de différences au niveau de la durée de l’arrêt cardiaque, du temps d’inconscience, de l’intubation, de la médication, de la peur de la mort avant l’arrêt cardiaque, du sexe, de la religion, de l’éducation ou des connaissance préalable concernant les NDE. Ces expériences sont plus fréquemment rapportées par des personnes ayant moins de 60 ans, ayant eu plus d’un massage cardiaque externe (CPR) durant leur séjour à l’hôpital, et ayant eu de précédentes NDE. Les patients avec des dommages de mémoire après des CPR avec complications rapportent moins fréquemment des NDE.

    Il existe plusieurs théories qui peuvent expliquer la cause et le contenu d’une NDE.

    L’explication physiologique :

    la NDE serait le résultat d’une anoxie du cerveau qui pourrait avoir été déclenchée par le relâchement d’endomorphines ou le blocage des récepteurs NMDA.

    Dans notre étude, tous les patients ont subi un arrêt cardiaque ; ils étaient cliniquement morts et inconscients, suite à un apport sanguin cérébral insuffisant et ceci à cause d’une circulation sanguine ou d’une fonction respiratoire défectueuse. Si dans cette situation, la CPR n’est pas démarrée dans les 5-10 minutes, des dommages irréparables seront occasionnés au niveau du cerveau et le patient mourra. D’après cette théorie, tous les patients de notre étude devraient avoir eu une NDE ; ils étaient tous cliniquement morts suite à une anoxie du cerveau causée par une circulation sanguine insuffisante au niveau du cerveau. En réalité, seulement 18% d’entre eux ont rapporté une NDE.



    L’explication psychologique :

    Selon cette hypothèse, la NDE serait causée par la peur de la mort. Cependant, dans notre étude, seule un faible pourcentage de patients affirment avoir été effrayés les secondes précédant l’arrêt cardiaque. De plus, l’expérience s’est produite le plus souvent trop soudainement pour qu’ils réalisent ce qui leur arrivait. Cependant, cela n’a pas empêché le fait que 18% des patients aient rapporté une NDE, et cela sans médications différente selon les différents patients.

    Nous savons que les patients qui subissent des arrêts cardiaques sont inconscients dans les secondes qui le suive, mais est-il possible de savoir si l’électroencéphalogramme (EEG) est plat pour ces patients ? Comment étudier cette question ?

    Un arrêt complet de la circulation cérébrale peut avoir pour origine l’arrêt cardiaque dû à la fibrillation ventriculaire (FV) durant le test de seuil lors d’implantation de défibrillateurs internes. Ce modèle cérébral ischémique complet peut être utilisé pour étudier le résultat de l’anoxie sur le cerveau.

    Dans la FV, un arrêt cardiaque complet se produit, avec arrêt complet du flux sanguin cérébral, ce qui a pour résultat une anoxie pan cérébrale aigue. La Vmca (flux sanguin de l’artère cérébrale centrale), qui est un indicateur fiable de la tendance du flux sanguin cérébral, décroît à 0cm/sec immédiatement après l’induction de la FV (2). Dans de nombreuses études réalisées chez l’homme et chez l’animal, la fonction cérébrale a été déterminée comme étant sévèrement compromise lors de l’arrêt cardiaque ; et l’activité électrique au sein du cortex cérébral et des structures profondes du cerveau a été déterminée comme inexistante après un court laps de temps. La surveillance de l’activité électrique du cortex (EEG) a montré des changements ischémiques consistants en une diminution des ondes rapides de hautes amplitudes et un accroissement d’ondes delta lentes. Quelque fois, il y a aussi un accroissement de l’amplitude de l’activité thêta déclinant finalement en iso électricité. Le plus souvent, le ralentissement initial des ondes de l’EEG est le premier signe d’ischémie cérébrale. Les premiers changements ischémiques dans l’EEG sont détectés dans une moyenne de 6.5 secondes après l’arrêt circulatoire. Avec la prolongation de l’ischémie cérébrale on aboutit toujours à l’enregistrement d’un signal iso électrique dans les 10 à 20 secondes à partir du début de l’arrêt cardiaque (3-6).

    En cas d’arrêt cardiaque prolongé de plus de 37 secondes, l’activité EEG peut ne pas revenir pendant plusieurs minutes après restauration de l’activité cardiaque, en fonction de la durée de l’arrêt cardiaque, en dépit du maintient d’une pression sanguine adéquate durant la phase de rétablissement. Après défibrillation, la vélocité du flux de l’artère cérébrale centrale revient rapidement dans les 1 à 5 secondes quelque soit la durée de l’arrêt cardiaque. Cependant, le rétablissement de l’EEG prend plus de temps selon la durée de l’arrêt cardiaque. Le rétablissement de l’EEG sous-estime le rétablissement métabolique du cerveau, et la prise d’oxygène du cerveau peut être enfoncée pendant un temps considérable après le recouvrement de la circulation parce que le dépassement initial de reperfusion (hyperoxie) est suivi par une diminution significative du flux cérébral. (7)

    L’anoxie entraîne la perte de fonction de notre système cellulaire. Cependant, lors d’anoxies de quelques minutes seulement, cette perte peut être passagère ; dans l’anoxie prolongée, la mort des cellules se produit avec une perte fonctionnelle permanente. Lors d’un évènement embolique, un caillot obstrue la circulation dans une veine du cortex ce qui a pour résultat une anoxie de cette partie du cerveau avec une perte de l’activité électrique. Cela entraîne des séquelles au niveau du cortex du cortex (hémiplégie ou aphasie). Quand le caillot disparaît dans les premières minutes, la perte de la fonction corticale est restaurée. Il s’agit d’une attaque ischémique transitoire (AIT). Cependant, quand le caillot obstrue la veine cérébrale pour des minutes ou des heures, cela entraînera la mort des cellules neuronales avec une perte permanente de fonction de cette partie du cerveau avec une hémiplégie ou une aphasie permanente et le diagnostique d’un accident vasculaire cérébral sera réalisé. Ainsi, l’anoxie transitoire résulte d’une perte transitoire des fonctions.

    Lors d’un arrêt cardiaque, l’anoxie globale du cerveau se produit dans les premières secondes. Une restauration de l’activité cardio-pulmonaire adéquate et dans les temps empêche cette perte fonctionnelle du cerveau car les dommages définitifs des cellules du cerveau (résultant en la mort des cellules) ont été prévenus. L’anoxie durable causée par la cessation du flux sanguin au cerveau de plus de 5-10 minutes résulte en un dommage irréversible et une mort étendue des cellules cérébrales. Ceci est appelé mort cérébrale et la plupart des patients en mourront.

    Dans un infarctus vif du myocarde, la durée de l’arrêt cardiaque (FV) sur le CCU est habituellement de 60-120 secondes, en salle d’opération de 2-5 minutes et en dehors de l’hôpital, cela peut excéder 5-10 minutes. Lors du seuil de test des défibrillateurs internes et durant les études de stimulation électro-physiologique, la durée de l’arrêt cardiaque excède rarement 30-60 secondes.

    De ces études, nous savons que dans notre étude prospective de patients qui ont été cliniquement morts (FV ou sur l’EEG) aucune activité électrique du cortex cérébral (EEG plat) n’a pu être possible, et l’abolition de l’activité des cellules cérébrales comme la perte du corneareflex, pupilles dilatées fixes et la perte du réflexe gag est repéré cliniquement chez ces patients. Cependant, les patients ayant vécu une NDE peuvent rapporter une conscience claire, dans laquelle le fonctionnement cognitif, l’émotion, le sens de l’identité, et les souvenirs de la petite enfance ont été possibles, ainsi que la perception à partir d’une position en-dehors et au-dessus de leur corps "mort". Parce que les expériences de sortie de corps (OBE) sont quelquefois rapportées et vérifiables, comme le cas de « dentures » détaillée dans notre étude, nous savons que la NDE peut survenir durant la période d’inconscience, et non pas dans la première ou la dernière seconde de cette période.

    Nous avons donc conclu que les NDE que nous avons étudiées ont été vécues durant une perte fonctionnelle transitoire de toutes les fonctions du cortex et des cellules cérébrales. Il est important de mentionner qu’il existe un rapport bien documenté concernant un patient avec un enregistrement constant de l’EEG durant l’intervention chirurgicale cérébrale pour un aneurysme cérébral gigantesque à la base du cerveau, opéré avec une température corporelle entre 10 et 15 degrés, elle a été mise sur une machine cardio-pulmonaire, avec FV, avec tout le sang drainé de sa tête, avec un EEG plat, avec des périphériques de « clicking » dans les 2 oreilles, avec les paupières fermées, et ce patient a vécu une NDE avec une expérience de sortie de corps, et tous les détails qu’elle a perçu et entendus on pu être vérifiés plus tard. (8)

    Il existe aussi une théorie concernant le fait que la conscience pourrait être expérimentée indépendamment de l’état d’éveil normal. Les concepts médicaux dominants affirment que la conscience est le produit du cerveau. Ce concept cependant, n’a jamais été scientifiquement prouvé. Les recherches à propos des NDE nous poussent aux limites de nos concepts médicaux concernant l’étendue de la conscience humaine et la relation entre conscience, souvenirs et cerveau.

    Depuis des décennies, des recherches importantes ont été réalisées pour localiser les souvenirs et la mémoire à l’intérieur du cerveau, sans succès. En lien avec l’hypothèse que la conscience et les souvenirs sont stockés à l’intérieur du cerveau, la question qui surgit dès lors est comment une activité immatérielle telle que la concentration ou la pensée peut correspondre à une réaction visible matérielle sous forme d’une activité électrique, magnétique ou chimique mesurable dans une zone du cerveau ? Ceci a été mise en évidence en neurophysiologie à travers l’EEG, le magneto-encephalogramme (MEG) ainsi qu’à travers l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et la tomographie par émission de positron (PET-scan) (9-11). En outre, un accroissement du flux sanguin cérébral est observé lors une activité immatérielle telle que la pensée (12). Il est aussi assez mal compris comment il est possible d’expliquer que dans une expérience sensorielle suivie d’une sensation physique, la personne impliquée lors du test affirmait qu’elle était avertie (consciente) de la sensation quelques millièmes de seconde après la stimulation, pendant que le cerveau du sujet montrait que l’adéquation neuronale n’était pas atteinte jusqu’à 500 msec. après la sensation. Cette expérience a conduit à l’hypothèse appelée "delay-and-antedating hypothesis" (hypothèse de retardement et d’antidatation) (13).

    La plupart des cellules, et en particulier les neurones, montrent un potentiel électrique à travers les membranes des cellules, formés par la présence d’une pompe métabolique Na/K. Le transport de l’information le long des neurones se produit par la signification des potentiels d’action, différences dans le potentiel de la membrane causé par une dépôlarisation synaptique (excitatoire) et une hyperpôlarisation synaptique (inhibitoire). La somme totale des changements le long des neurones cause des champs électriques transitoires, et donc également des champs magnétiques, le long des dendrites activées synchroniquement. Ce n’est pas le nombre de neurones, la forme précise des dendrites, ni la position précise des synapses, ni la "mise à feu" de neurones individuels qui est crucial, mais les champs électriques et/ou magnétiques passagers le long des dendrites. Ceux-ci devraient être formés autant que possible dans des motifs significatifs brefs, changeant constamment dans des formes et intensités quadri-dimensionnelles (auto-organisation) et interagissant constamment entre tous les neurones. Ce processus peut être considéré comme un phénomène de cohérence biologique quantique.

    L’influence de champs magnétiques et électriques externes localisés sur ces changement constants de champs électriques et/ou magnétiques durant un fonctionnement normal du cerveau doit maintenant être mentionnée.

    La recherche Neurophysiologique se fait avec l’utilisation de la stimulation magnétique transcraniale (SMT), au cours duquel un champ magnétique localisé (photons) est produit. La SMT peut exciter ou inhiber différentes parties du cerveau, selon la quantité d’énergie donnée, permettant une cartographie fonctionnelle des régions corticales, et la création de lésions fonctionnelles transitoires. Cela permet d’évaluer la fonction dans des régions précises du cerveau sur une échelle d’une milliseconde, et cela permet d’étudier la contribution du réseau cortical aux fonctions cognitives spécifiques. La SMT est un outil de recherche non invasif pour étudier les aspects de la physiologie du cerveau humain ce qui inclut la fonction motrice, la vision, le langage et les désordres pathophysiologiques aussi bien que les désordres d’humeur comme la dépression et peut même être utile pour la thérapie. Dans les études, la SMT peut interférer avec les perceptions visuelles et de mouvement, cela donne une interruption du traitement cortical avec un intervalle de 80-100 millisecondes. L’inhibition intracorticale et la "facilitation" sont obtenus par "paired pulse" impulsions avec la SMT, et reflètent l’activité interneurones dans le cortex. La SMT peut aussi altérer le fonctionnement du cerveau au-delà du temps de stimulation mais ne semble pas avoir d’effet durable. (14)

    Interrompre le champ électrique des réseaux neuronaux locaux dans des parties du cortex perturbe le fonctionnement normal du cerveau, à cause de la stimulation électrique localisée du lobe temporal et pariétal pendant l’intervention chirurgicale pour l’épileptie. Le neurochirurgien et prix Nobel W. Penfield affirme que cela peut quelquefois induire des flashes de souvenirs du passé (jamais de revue complète de la vie), expériences de lumières, son ou musique, et rarement une sorte d’expérience de sortie de corps. Ces expériences ne produisent aucune transformation. (15-16). Après de nombreuses années de recherche, il en est finalement arrivé à la conclusion que ce n’est pas possible de localiser les souvenirs (et la mémoire) dans le cerveau. Olaf Blanke a aussi récemment décrit dans la revue Nature une sortie de corps induite par l’inhibition de l’activité corticale causée par une stimulation électrique externe plus intense du gyrus angulaire chez un patient atteint d’une épilepsie. (17)

    L’effet d’une stimulation externe magnétique ou électrique dépend de la quantité d’énergie donnée. Il peut ne pas y avoir d’effet clinique ou quelquefois la stimulation est vue quand seulement une petite quantité d’énergie est donnée, par exemple durant la stimulation du cortex moteur. Mais pendant la "stimulation" à une plus haute énergie, une inhibition de fonctions corticales locales se produit par l’extinction des champs électriques et magnétiques résultant en l’inhibition de réseaux neuronaux locaux (communication personnelle de Blanke). Chez le patient décrit par Blanke dans Nature la stimulation donnée à plus haute énergie électrique résulte en l’inhibition des réseaux neuronaux locaux dans le gyrus angularis.

    Et quand par exemple le cortex occipital visuel est stimulé par SMT, cela ne résulte pas en une meilleure vue mais cela cause un aveuglement temporaire par l’inhibition de cette partie du cortex. Nous devons conclure que la stimulation artificielle localisée avec de vrais photons (énergie électrique ou magnétique) perturbe et inhibe les champs électriques et magnétiques constamment changeants de notre réseau neuronal, et donc influence et inhibe le fonctionnement normal de notre cerveau.

    Pour essayer de comprendre ce concept d’interaction mutuelle entre la conscience "invisible et non mesurable" avec ses énormes quantités d’information, et notre corps matériel visible, il semble sage de le comparer avec la communication mondiale moderne.

    Il y a un échange continue d’information par le moyen de champs électromagnétiques (vrai photons) pour la radio, la télévision, le téléphone mobile, l’ordinateur portable. Nous ne somme pas conscients de la quantité innombrable de champs électromagnétiques qui constamment, jour et nuit, existent autour de nous, et, à travers nous, aussi bien qu’à travers des structures telles que les murs et les bâtiments. Nous devenons conscients de ces champs électromagnétiques d’information au moment où nous utilisons notre téléphone portable ou en allumant notre radio, notre télévision ou notre ordinateur portable. Ce que nous recevons n’est pas à l’intérieur de l’instrument, ni dans les composants, mais grâce au récepteur à partir duquel les champs électromagnétiques deviennent observables à nos sens et par conséquent que la perception devient possible à notre conscience. La voix que nous entendons dans notre téléphone n’est pas à l’intérieur du téléphone. Le concert que nous entendons à la radio est transmit à notre radio. Les images et la musique que nous voyons et entendons à la télé sont transmis à notre poste de télévision. Internet ne se trouve pas dans notre ordinateur portable. Nous pouvons recevoir quasiment simultanément ce qui est transmis à la vitesse de la lumière sur une distance d’une centaine de milliers de miles. Et si nous éteignons le poste de télévision, la réception disparaît, mais la transmission continue. L’information transmise reste présente dans les champs électromagnétiques. La connexion a été interrompue mais n’a pas disparue et peut encore être reçue partout en utilisant un autre poste de télévision. Nous ne réalisons pas les milliers d’appels téléphoniques, les centaines de transmissions télé et radio, et Internet, codées en champs électromagnétiques et qui existent autour de nous et à travers nous.

    Notre cerveau pourrai-il être comparé à un poste de télévision qui recevrait et transformerait les ondes électromagnétiques en images et en sons, de la même façon que notre caméscope transforme l’image et le son en ondes électromagnétiques ? Cette radiation électromagnétique est l’essence de toute l’information, mais n’est seulement concevable à nos sens que par l’intermédiaire de nos appareils comme le poste de télévision.

    Les champs d’information de notre conscience et de notre mémoire, tous deux évalués par nos expériences et par l’entrée par nos organes des sens durant notre vie, sont présents autour de nous comme des champs électriques et/ou magnétiques [photons virtuels ? (18)] et ces champs ne deviennent disponibles à notre conscience d’éveil qu’à travers notre cerveau et les autres cellules de notre corps.

    Nous avons donc besoin du fonctionnement cérébrale pour recevoir notre conscience lors de notre état vigile. Et, dès que le fonctionnement du cerveau a été perdu, comme c’est le cas lors de mort clinique ou une mort du cerveau, avec un EEG plat, la mémoire (les souvenirs) et la conscience existent encore mais la capacité de réception est perdue. Des personnes peuvent faire l’expérience de leur conscience en dehors de leur corps, avec la possibilité d’une perception en-dehors et au-dessus de leur corps, avec une identité, et avec une plus haute conscience, une attention, un processus de pensé bien structuré, des souvenirs et des émotions. Ils peuvent également faire l’expérience de leur conscience dans une dimension passé, présente et futur qui existent au même moment, sans temps et espace, et peut être expérimenter dès que leur attention y a été dirigée (défilement de leur vie, et vision de l’avenir) ; ils peuvent même quelquefois entrer en contact avec les "champs de consciences" de leurs proches décédés. Plus tard, ils peuvent avoir l’expérience du retour dans leur corps.

    Michael Shermer affirme qu’ en réalité, toute expérience est produite par notre cerveau, et que les phénomènes paranormaux tels que les expériences de sortie de corps ne sont rien de plus que des évènement neuronaux. L’étude de patients ayant vécu des NDE nous a cependant montré clairement que la conscience avec les souvenirs, la cognition, l’émotion, la conscience de soi et la perception extérieure et au-dessus du corps sans vie est vécue durant une période de non fonctionnement du cerveau (anoxie pan-cérébrale transitoire). La perte fonctionnelle focale par l’inhibition de régions corticales locales se produit par "stimulation" de ces régions avec de l’électricité (photons) ou avec des champs magnétiques (photons), résultant quelquefois dans des états de sortie de corps.

    Pour citer Michael Shermer : c’est le travail de la science de résoudre des puzzles avec des explications naturelles plutôt que surnaturelles. Mais on doit être conscient des progrès de la science, et étudier la littérature récente, pour savoir ce qui ce passe dans la science actuelle. Selon moi, la science, c’est se poser des questions avec un esprit ouvert, et ne pas être effrayé de reconsidérer des concepts largement acceptés mais non prouvés comme le concept que la conscience et les souvenirs sont un produit du cerveau. Mais nous devons aussi réaliser que nous avons besoin d’un cerveau qui fonctionne pour recevoir notre conscience dans notre conscience d’éveil. Il y a encore beaucoup de mystères à résoudre, mais on n’a pas à parler de paranormal, surnaturel ou pseudo-science pour rechercher des réponses scientifiques sur la relation intrigante entre la conscience, les souvenirs et le cerveau.

    * Michael Shermer, ’Demon-Haunted Brain’ Scientific American, page 25, Mars 2003


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